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Globalisation et perte de sens

Publié le 16 juin 2008 par Jlhuss

laminoir-fer.1213287141.jpg Une société à constitution démocratique n’est stable que lorsque les électeurs sentent et savent que ce sont les droits de tous qui comptent, et pas seulement ceux des individus jouissant de la supériorité économique. Les politiciens démocrates doivent donc faire pression pour obtenir une compensation sociale et restreindre la liberté de l’individu au profit du bien commun.

Mais dans le même temps, l’économie de marché a absolument besoin de l’économie d’entreprise si elle doit prospérer. Seule la perspective du profit individuel libère ces forces qui, par l’innovation et les investissements, créent de nouvelles richesses. Entrepreneurs et actionnaires cherchent donc depuis toujours à imposer le droit des forts. La grande réalisation de la politique occidentale d’après-guerre a été la tentative réussie pour trouver entre ces deux pôles l’équilibre adéquat. C’est exactement ce que l’on désigne par les termes d’économie sociale de marché, cette idée a assuré cinq décennies de stabilité et de paix.

Mais cet équilibre est en train de se perdre. L’Etat ayant de moins en moins de possibilité d’intervenir sur le marché mondial, la balance penche peu à peu du côté des puissants. Avec une ignorance stupéfiante, les « ingénieurs » de la nouvelle économie globale jettent par-dessus bord les découvertes de ceux qui ont fondé leur succès. Baisses permanentes des salaires, allongement des temps de travail, coupes dans les prestations sociales, voire aux Etats-Unis, le renoncement complet à tout système social, doivent « dégraisser » les peuples avant de leur “faire affronter la compétition” mondiale.

Pour la plupart des chefs de grands groupes et politiciens libéraux de l’économie, toute résistance à ce programme n’est qu’une tentative inutile pour défendre un statut quo intenable.

La mondialisation serait irrésistible, disent-ils, et elle n’est, en cela, comparable qu’à la révolution industrielle. Quiconque s’y oppose disparaîtra au bout du compte, comme ces tenants du luddisme, qui détruisaient les machines dans l’Angleterre du XIXème siècle !

La plus grande catastrophe possible serait que les défenseurs de la mondialisation aient raison d’établir ce parallèle. L’entrée dans l’ère industrielle a été l’une des périodes les plus effroyables de l’histoire européenne …

La pseudo “modernité” de la globalisation c’est aussi la perte de sens, de dignité, de valeur : “À quoi sert ce que je fais, quelles sont les valeurs que je défends, pour quoi et pour qui vais-je avoir à me dépasser. » ? Cet aspect n’est pas des moins dangereux.


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