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Emmanuel Macron candidat aux présidentielles, et pourquoi pas ?

Publié le 21 avril 2016 par Leblogpolitique

Emmanuel Macron ne cesse d’interpeller tant l’opinion que les politiques. Membre du gouvernement,  sympathisant de gauche sans pour autant être carté au parti, il dispose d’une cote de popularité qui fait grincer des dents. Populaire, il l’est à tel point qu’un récent sondage Viavoice pour Libération publié ce jeudi le place en tête des personnalités de gauche préférées des Français pour la prochaine élection présidentielle.

Macron : de jeune ministre à candidat potentiel

Il incarne le rejet de la politique et de ses représentants actuels. Les Français veulent du sang neuf, du renouveau, du nouveau tout simplement et en ont marre des vieux « éléphants » que certains connaissent depuis leur plus tendre enfance. Né en 77, brillant, il offre à qui veut l’entendre un nouveau regard sur la situation actuelle, sans forcement rester dans le clivage Droite/Gauche qui ne fait rien avancer.

Et il le sait. Le lancement de son mouvement « En marche » début avril recueille beaucoup de succès et présente une ligne d’expression pour le moins nouvelle et intéressante. Ainsi, dans une vidéo, on peut entendre ceci de la part du ministre : « on entend partout la même chose. Il faudrait que ça bouge. Il faudrait essayer des idées neuves, aller plus loin, oser en finit avec l’immobilisme (…) C’est le mal français. Le mal d’un pays sclérosé par les blocages. Des blocages politiques et sociaux qui préservent les privilèges de quelques-uns au détriment de millions d’autres ». Des phrases qui résonnent dans le contexte actuel.

Selon le sondage, il devance Martine Aubry, Manuel Valls et Jean-Luc Mélanchon. François Hollande reste loin derrière tous ceux-là avec seulement 11 % d’avis favorables. Ce qui dépasse la norme, au final, c’est aussi qu’il plait bien à beaucoup de sympathisants de droite et du centre. Et cette capacité de rassembler en embarrasse plus d’un.

Macron : Une popularité internationale

Bien que le ministre des Finances reste évasif concernant ses intentions pour les prochaines présidentielles, qu’il affirme dans les médias soutenir l’action du gouvernement, on sent ici ou là quelques tensions qui ne cessent de s’amplifier. Agaçant ce petit côté jeune trublion, qui ne mâche pas ses mots et qui n’hésite pas à tacler s’il le faut, quitte à se faire taper sur les doigts ensuite.

Il est très présent dans la presse, en France et à l’étranger, car il interpelle. La BBC l’a même comparé à Tony Blair lorsque ce dernier débutait en politique. Le monde est curieux de le connaitre, de voir ce qu’il peut apporter, changer, et d’écouter ses propositions. Il ne faut pas oublier que beaucoup estiment qu’il est « porteur d’idées nouvelles », même si certaines catégories socioprofessionnelles restent sur leur réserve, comme les ouvriers et les employés.

La popularité d’Emmanuel Macron agace

Au sein du gouvernement ça grince. D’une part beaucoup de ministres estiment qu’il se mêle de sujets qui ne le concernent pas, comme l’Iran ou le numérique, ce qui lui vaut le surnom de « coucou » – en référence à l’oiseau qui pond dans le nid des autres – et d’autre part on lui reproche aussi l’absence d’étiquette partisane. C’est pourtant, e qui lui vaut d’être apprécié auprès des Français…

« Il sait ce qu’il me doit » a dit François Hollande à propos du ministre lors de l’émission qui devait sonner le grand retour du Président sur le devant de la scène. Ambiance et remise au pas ? Pas gagné. Même Manuel Valls s’y met en essayant de rappeler à son ministre des finances de rester concentré : « Je demande à chaque ministre, puisqu’il reste encore un an, d’être pleinement attelé à sa fonction, à sa mission. Il y a encore beaucoup à faire pour l’économie française. »

Quant au PS, c’est par un tweet (étrange cette façon de communiquer, non ? ) que Jean-Christophe Cambadélis s’est exprimé : « Le jeu ce n’est pas d’être compatible avec Alain Juppé mais de l’empêcher de gagner ». Sauf que Macron n’est pas là pour l’un ou pour l’autre, et c’est ce qui fait sa force et sa popularité. Et il n’a pas forcement l’intention de « jouer collectif » comme lui a indiqué Jean-yves Le Drian, notre ministre de la défense : « La seule remarque que je pourrais faire, puisque je suis presque le doyen de ce Conseil des ministres, avec mon expérience, c’est que la vie politique et en particulier lorsqu’on est membre d’un gouvernement, c’est un peu comme au football : il faut jouer collectif sinon on ne gagne pas ».

Macron prendra-t-il note ?

Il va falloir voir si, dans un avenir proche, Emmanuel Macron va rester au gouvernement ou s’il va en sortir, de lui-même ou poussé délicatement. Il est clair qu’il ne peut être à la fois dans une campagne qui va, inéluctablement, aller à l’encontre de l’action du gouvernement, et représenter un total renouveau et une nouvelle politique économique.

Possible qu’il soit en attente de nouvelles informations, de nouvelles données et soutiens qui lui permettront de ne pas simplement être une étoile filante dans le paysage politique français. En attendant, il est sur une bonne lancée, capable même de contrer le vote FN en récupérant les insatisfaits de droite comme de gauche.

Visuel via lexpress.fr


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