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Critiques Séries : Ennemi Public. Saison 1. Pilote & Episode 2 (Belgique).

Publié le 03 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Ennemi Public // Saison 1. Episodes 1 et 2. La Brebis égarée (Pilote) / La Marque de la bête.


Après La Trêve, les belges continuent de produire des séries avec Ennemi Public. La RTBF espérait sûrement faire le même pari que pour La Trêve et donc que cela soit une série à succès. Primée à Cannes et inspirée de l’affaire Dutroux, Ennemi Public est une série intéressante dans sa façon de mettre en scène cette histoire. Il y a un ton réaliste certes mais une vraie envie de nous engager dans la vie des personnages qui force l’admiration. Au travers du premier épisode, on apprend à connaître les personnages et s’installe un climat complexe à mi chemin entre ce qui se passe dans l’abbaye et le reste (notamment la scène au milieu du linge étendu). C’est une série qui s’inspire d’une affaire qui reste encore comme un cauchemar pour les belges : la libération conditionnelle de Michelle Martin, ex-femme et complice de Marc Dutroux avait fait beaucoup de bruit et la série s’en inspire de façon assez intelligente en créant une ambiance poisseuse autour de la paranoïa ambiante qui règne. Qui a bien pu enlever Noémie ? Telle est la question que l’on se pose au beau milieu du premier épisode.

Libéré après 20 ans de réclusion, le tueur d’enfants Guy Béranger trouve refuge auprès des moines de Vielsart, un petit village des Ardennes. Il est placé sous la protection d’une inspectrice de la police fédérale. Quelques jours après, une fillette disparaît.

A ce moment là, Ennemi Public donne l’impression de se transformer en Broadchurch à la différence qu’ici c’est un kidnapping et non un meurtre. Ce qui est d’autant plus intéressant dans Ennemi Public c’est la façon dont Guy Béranger est le suspect numéro un dans un village où vit un monstre. La série parvient aussi à parler de problématiques assez différentes et d’enjeux régionaux. La série choisie donc d’être proche de ceux dont elle raconte l’histoire : la population est sous le choc. Si récemment Les Ardennes avait su mettre en avant cette région sous un angle assez fort et violent, Ennemi Public ne fait qu’accentuer le côté inconfortable de la région pour les horreurs qui sont dépeintes. Certes, Ennemi Public est beaucoup plus light que Les Ardennes (et fort heureusement d’ailleurs) mais la série utilise alors l’histoire d’un village proche de la forêt des Ardennes. Un choix qui permet de se plonger dans des décors originaux. C’est aussi une série qui permet d’enjeux pour la région comme la future brasserie d’abbaye à Vielsart. C’est un choix intelligent que de parler d’autres choses que de l’enquête. L’enquête n’est là que pour être une trame de fond étudiant le comportement des gens de cette région.

Si Guy Béranger est quelqu’un de difficile à cerner au premier abord, ce n’est pas celui qui est le plus étrange à mon goût. Ennemi Public ressemble donc par moment à La Trêve dans sa façon d’aborder des sujets forts et plus réflexifs mais le duo de flic fait mouche grâce à ses différences. C’est le nerf de ce genre de séries (Broadchurch que je citais plus haut utilisait aussi le flic de la ville vs. flic de la campagne) et c’est pour le moment plutôt bien maîtrisé. Ennemi Public cherche à nous faire vivre quelque chose de très étrange mais surtout très réaliste. On sent que la série veut que les réactions des personnages sont les plus pertinentes possibles. On sent donc la volonté d’accoucher ici du cauchemar Dutroux au travers d’une histoire qui fonctionne particulièrement bien. On a donc surtout envie d’une chose : recommencer…

Note : 7/10. En bref, deux solides aventures qui nous plonge avec réalisme dans l’enfer belge.


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