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GROSSESSE et ANTIDÉPRESSEURS: Quand la dépression passe de la mère à l'enfant – Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry

Publié le 04 mai 2016 par Santelog @santelog

GROSSESSE et ANTIDÉPRESSEURS: Quand la dépression passe de la mère à l'enfant – Journal of the American Academy of Child and Adolescent PsychiatryLa dépression touche 7 à 19% des femmes enceintes, le recours aux antidépresseurs durant la grossesse pose la question des effets sur la grossesse et sur les risques liés à l’exposition in utero sur la santé de l’enfant. Si tous les experts s’accordent que les femmes enceintes, atteintes de dépression sévère doivent être traitées, de manière très personnalisée, ces nouvelles données, présentées dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, en révélant un risque de dépression chez l’enfant exposé in utero, une fois adolescent, reposent la question du choix du médicament et surtout celle du recours en première intention à d’autres options thérapeutiques non médicamenteuses, comme les thérapies cognitives ou la méditation.

La prise d’antidépresseurs durant la grossesse ne semble pas accroître directement le risque de décès de l’Enfant, ni de retard de croissance, cependant d’autres risques ont déjà été documentés, dont la prématurité, la prédisposition de l’enfant à l’obésité, et même un certain risque d’anomalies à la naissance. Une étude a également documenté l’effet de l’exposition in utero aux antidépresseurs sur le risque de développer un trouble du spectre autistique (TSA). De précédentes études sur l’animal ont déjà démontré que l’exposition à une classe d’antidépresseurs, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) au cours du développement précoce du cerveau peut entraîner un comportement dépression-like à l’adolescence. Cette nouvelle étude, la première à suivre l’incidence des troubles dépressifs chez les enfants jusqu’à l’adolescence, révèle un risque accru de développement de la dépression, généralement après la puberté. Un résultat important, alors que les chercheurs estiment -qu’aux Etats-Unis- environ 6% des femmes enceintes prennent des ISRS à un certain stade de leur grossesse.

C’est en analysant les données des registres nationaux, et précisément des enfants de près de 16.000 mères ayant pris des ISRS pendant la grossesse entre 1996 et 2010, que ces chercheurs constatent que :

·   les enfants exposés in utero à des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont ensuite ce risque plus élevé de dépression, en moyenne 12 années plus tard, estimé à une incidence cumulée de 8,2% sur 15 ans.

·   les enfants exposés à la maladie psychiatrique de leur mère, mais pas aux antidépresseurs, cette incidence cumulée se limite à 1,9%.

·   Les diagnostics d’anxiété, de troubles du spectre autistique (TSA), et déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) ne diffèrent pas significativement entre les deux groupes (exposition in utero ou non aux antidépresseurs).

ØLe taux de risque de dépression à l’adolescence chez les enfants exposés in utero aux antidépresseurs  » de leur mère  » est évidemment très supérieur à celui d’enfants non exposés et d’enfants de mères exemptes de troubles psychiatriques ou anxieux.

L’utilisation des ISRS pendant la grossesse augmente le risque de dépression chez l’enfant : Ces résultats sont bien en ligne avec les études menées chez l’animal, concluent les auteurs. Si d’autres études de suivi de ces enfants restent nécessaires pour étayer ces conclusions, les chercheurs appellent, notamment en cas de dépression légère à modérée à préférer, si possible, le recours aux psychothérapies qui permettent aussi et parfois tout autant, d’optimiser les résultats maternels tout en minimisant les risques pour la santé du fœtus en développement.

Source: Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry April, 2016 doi.org/10.1016/j.jaac.2016.02.013Gestational Exposure to Selective Serotonin Reuptake Inhibitors and Offspring Psychiatric Disorders: A National Register-Based Study

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