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Uncharted 4 : A Thief’s End, l’ultime Uncharted?

Publié le 05 mai 2016 par _nicolas @BranchezVous
Uncharted 4 : A Thief’s End, l’ultime Uncharted? Exclusif

Après un lancement repoussé à trois reprises, la dernière aventure de Nathan Drake est enfin arrivée. L’attente en aura-t-elle valu la peine?

Tout semble sourire à Naughty Dog. Alors que le studio américain a empilé les succès, d’abord avec Crash Bandicoot, Jak and Daxter, et plus récemment The Last of Us, son équipe de concepteur avait un important défi à relever avec la populaire et maintes fois acclamée série Uncharted : renouveler la formule, et la porter vers une console de nouvelle génération.

Selon ce qui importe à vos yeux, Uncharted 4 : A Thief’s End a relevé ce défi avec brio.

Scénario

Graduellement, l’aventure amènera Nathan à voyager autour du globe, donnant ainsi le parfait prétexte pour proposer une expérience aux environnements variés.

Quelques années après les événements d’Uncharted 3 : Drake’s Deception, on se retrouve dans la peau d’un Nathan Drake qui vit une vie ordinaire. Il coule des jours paisibles avec son épouse Elena Fisher, qui est toujours journaliste. Il a un sympathique patron, Jameson, pour qui il effectue de la plongée sous-marine afin de récupérer des trésors beaucoup moins impressionnants que ce qui se retrouve sur son curriculum vitæ : la cargaison de cuivre d’un semi-remorque accidenté qui s’est échoué au fond de la mer.

Des trésors ordinaires, pour une vie ordinaire.

Alors qu’il remplit de la paperasse tard le soir, une visite inattendue le confrontera à l’ultime décision dont les répercussions viendront changer sa vie. Samuel, son frère qu’il croyait mort il y a 15 ans suite à leur évasion d’une prison espagnole qui a mal tourné (eh oui, Nathan a déjà été incarcéré) lui raconte que son partenaire de cellule, Alcazar, un baron de la drogue impitoyable, a tout organisé à son insu pour le libérer, en échange d’une part du trésor d’Henry Avery.

Samuel et Nathan Drake.

Samuel et Nathan Drake.

Cette fortune, évaluée à 400 millions de dollars, est le trésor de l’un des plus importants pirates de l’histoire ayant réellement existé. Pour Nate et Sam, c’est la quête de toute une vie. Nathan se voit alors forcé de poursuivre le projet entamé avec son frère alors qu’ils étaient gamins pour épargner la mort de Sam.

Pour ce faire, il pourra compter sur l’aide de son ami et complice Victor Sullivan. Et pour protéger la femme qu’il aime, il devra mentir à celle-ci.

Comme la plupart d'entre nous, Elena et Nate soupent devant la télé.

Comme la plupart d’entre nous, Elena et Nate soupent devant la télé.

Nous avons ici qu’effleuré le riche scénario dont le déroulement est parfaitement équilibré. La structure narrative d’Uncharted 4 : A Thief’s End est d’abord présentée de façon non linéaire, avec des chapitres qui reculent dans le passé et avancent dans le futur de Drake, toujours dans un contexte interactif. Tout juste ce qu’il faut pour accrocher le joueur sans toutefois le perdre dans un amalgame d’événements non chronologiques. Nous sommes loin d’être submergés dans une structure à la Pulp Fiction ou Beyond : Two Souls.

Graduellement, l’aventure amènera Nathan à voyager autour du globe, donnant ainsi le parfait prétexte à Naughty Dog pour proposer une expérience aux environnements variés. La découverte de l’histoire d’Henry Avery vous permettra d’ailleurs de tracer d’intéressants parallèles avec la vie de Nathan.

Jouabilité

Uncharted 4 demeure un Uncharted. Soit, Nathan se retrouve désormais avec un nouvel outil à son arsenal : un grappin lui permettant d’atteindre des poutres non subtilement dissimulées çà et là, selon une interaction typiquement élémentaire. Le jeu vous rappelle chaque fois que vous devrez appuyer sur L1 pour lancer votre crochet, et inutile de viser quoi que ce soit. De leur côté, les incroyables acrobaties de notre héros sont ici poussées à l’extrême, tant dans leur crédibilité que dans leur répétitivité. Pour apprécier A Thief’s End, il faut avoir aimé les précédents Uncharted.

Les traditionnelles fusillades sont de retour.

Les traditionnelles fusillades sont de retour.

Si les précédentes aventures de Nate l’ont forcer à littéralement tuer des milliers de personnes, le protagoniste a désormais le choix d’éviter les confrontations ou d’éliminer les gardes en douceur. Un nouveau système permet au joueur de marquer les ennemis de son environnement (pensez à Metal Gear Solid V) et de connaître le moment où il est sur le point d’être repéré par ceux-ci. Toutefois, difficile d’imaginer pouvoir compléter le jeu sans tuer la moindre personne. D’autant plus qu’il est impossible de volontairement ramper ou de se déplacer accroupi.

Difficile d’imaginer pouvoir compléter le jeu sans tuer la moindre personne. D’autant plus qu’il est impossible de volontairement ramper ou de se déplacer accroupi.

Le joueur qui choisira d’employer la manière forte bénéficiera de l’arsenal de ses ennemis, dont les plus coriaces laisseront traîner derrière leurs cadavres des armes dorées incroyablement puissantes. Le système de combat est familier, tout comme la façon de faire des roulades et de se mettre à couvert.

Malheureusement, les contrôles liés à la caméra ne permettent pas au joueur d’avoir une bonne vue d’ensemble de ce qui l’entoure lorsqu’il escalade une paroi. Par rapport à ses prédécesseurs, le cadrage est dans bien des cas plus serré, vous incitant à effectuer une série d’essais et d’erreurs.

Les puzzles du jeu peuvent à nouveau être classés selon deux catégories : des énigmes à résoudre imposées par de véritables casse-têtes servant à protéger les lieux, et trouver la façon d’atteindre les endroits inaccessibles lorsqu’un pont ou une structure s’est démoli (souvent sous vos yeux). Heureusement, avant de vous offrir des indices, vous aurez plus de temps dans ces deux cas pour trouver la solution vous-même.

Ce puzzle est plus complexe qu'il ne paraît.

Ce puzzle est plus complexe qu’il ne paraît.

Si le jeu est linéaire et plutôt répétitif, et qu’il aurait certainement été intéressant pour Naughty Dog d’exploiter des éléments propres aux jeux open world, les chapitres offrent tout de même de la variété. Certains vous amèneront à piloter divers véhicules (dont le Jeep, qui peut être stationné n’importe où à volonté selon les endroits que vous souhaitez explorer), et d’autres vous permettront même d’incarner brièvement de nouveaux personnages.

Interprétation

Uncharted bénéficiait déjà d’une solide réputation en ce qui concerne le jeu de ses acteurs. A Thief’s End propulse Naughty Dog à de nouveaux sommets. Tant en anglais qu’en français, les voix sont parfaites, crédibles, et les dialogues sont d’un naturel déconcertant. Bien entendu, les clichés demeurent, mais lorsqu’une production américaine de cette industrie prend le soin de nous proposer des jeux de mots en français qui ne sont pas de vulgaires traductions, difficile de ne pas s’emballer.

Sully a enfin compris quelque chose. Vite, faisons un X sur le calendrier.

Sully a enfin compris quelque chose. Vite, faisons un X sur le calendrier.

Les capacités de la PlayStation 4 sont également très bien exploités par les personnages, dont les expressions faciales sont beaucoup moins grossières et caricaturales que ce que l’on a pu observé dans les précédents jeux de la série (particulièrement dans Uncharted : Drake’s Fortune).

Des conversations optionnelles avec la personne qui vous accompagne peuvent d’ailleurs être déclenchées lors de portions interactives, sans toutefois restreindre le joueur à une passivité absolue. Rares seront les moments où vous devrez poser la manette pour plus de 5 minutes.

Design

Jamais un Uncharted n’aura été aussi vaste. Après avoir terminé le jeu, le tableau des statistiques m’affiche 42 km parcourus à pied, plus de 5 000 mètres d’escalade, et 31 km parcourus en conduisant. Si vous tenez à amasser l’intégralité des trésors dissimulés dans votre environnement, vous aurez plusieurs heures de recherche supplémentaire devant vous.

La ville au loin n'est pas qu'un décor.

La ville au loin n’est pas qu’un décor.

Alors que cette étendue aurait pu permettre à Uncharted 4 de proposer divers chemins pour se rendre à destination, l’expérience demeure linéaire. Généralement, il n’existe qu’une façon d’arriver du point A au point B. Cette remarque s’applique également à l’arbre de dialogue qui constitue une autre nouveauté. Si dans des jeux comme Mass Effect, les choix du joueur viennent affecter le déroulement de l’expérience, cette avenue n’a pas été exploitée ici.

Sans surprise, Naughty Dog a poussé la PlayStation 4 à l’extrême au chapitre du graphisme. Les effets de lumières, la modélisation de l’environnement, tout est parfaitement reconstitué pour plonger le joueur dans ce monde virtuel hyper réaliste.

Musique et ambiance

Difficile d’imaginer comment on aurait pu améliorer ce qui était déjà qualifié d’excellent par les critiques et les joueurs.

C’est probablement l’aspect qui a le moins évolué par rapport aux précédentes réalisations de Naughty Dog, y compris The Last of Us. Bien entendu, difficile d’imaginer comment on aurait pu améliorer ce qui était déjà qualifié d’excellent par les critiques et les joueurs.

La musique demeure orchestrale, et vient se synchroniser selon l’activité en cours. Idem pour les effets sonores et l’ambiance générale des divers lieux que vous visiterez.

Mode multijoueur

Malheureusement, il nous a été impossible de tester le mode multijoueur final d’Uncharted 4 : A Thief’s End dû à des problèmes techniques du côté des serveurs de Sony. Nous y reviendrons dans les prochains jours, et si notre appréciation peut affecter la critique actuelle, les notes et commentaires seront ajustés en conséquence.

Le meilleur Uncharted qui soit

Uncharted 4 : A Thief’s End est incontestablement le meilleur de la série. Bien que le réalisateur Neil Druckmann nous avait essentiellement promis une fin qui dérange, on est bien loin de la controverse. Le scénario demeure fidèle à ce que les adeptes de la série apprécient, et certains chapitres viendront combler les nostalgiques.

Duo de nouveaux personnages, dont nous préférons taire les noms.

Duo de nouveaux personnages, dont nous préférons taire les noms.

Le jeu se démarque surtout par l’interprétation de ses acteurs. Encore une fois tant en anglais qu’en français, les personnages réussiront à vous faire rire, à vous émouvoir, et même à vous faire apprécier une réplique qui pourrait être tirée d’une comédie romantique. Alors que l’intégration de Sam, personnage dont on n’a jamais entendu parler, était un choix risqué, Naughty Dog a trouvé la façon de le rendre tout aussi attachant que les incontournables compagnons de Drake : Elena et Sully.

Enfin, la confrontation finale est incroyablement satisfaisante tellement l’antagoniste se présente tout au long de l’aventure comme l’un des pires douchebags que vous aurez jamais croisé de votre vie.

Si ce chef-d’œuvre constitue le paroxysme de l’histoire de Nathan Drake, et que Naughty Dog a réservé bien des surprises aux joueurs tant dans le dénouement de l’aventure que dans les suppléments (comme la possibilité de revisiter des chapitres en changeant de costumes, en appliquant divers filtres de rendus, ou en éliminant la gravité), le studio semble avoir miser beaucoup sur la prudence par crainte d’aliéner les fidèles fans de la série.

Uncharted 4 : A Thief’s End paraîtra le 10 mai prochain sur PlayStation 4.


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