Lorsqu’elle prend place sur la petite scène aquatique au milieu de l’Areuse, la bergeronnette grise salue le public de quelques élégantes flexions de pattes avant de débuter son ballet aérien. L’accompagnement musical est assuré par les vaguelettes pour les percussions, le chant du merle et de la mésange bleue pour les cordes et le sifflement du martin-pêcheur pour les cuivres. En ouverture de ce ballet ailé, la bergeronnette scrute méthodiquement les environs. Lorsqu’un moustique passe à portée d’aile, elle décolle pour le saisir du bout du bec avant de retourner sur son petit caillou en attendant sa prochaine victime. De la grâce, des chants mélodieux, un peu de danse et de nombreuses victimes, n’est-ce pas la recette d’un opéra réussi? Le Martin-Pêcheur qui s’est posé discrètement de l’autre coté de la rivière n’a en tous cas pas perdu une miette du spectacle…
Val-de-Travers, le 9 mai 2016