Chacun d’entre vous a sans doute heureusement ou malheureusement dû faire appel aux services d’un plus ou moins éminent membre de la profession d’avocats durant sa vie. Baveux, cher, pédant, inefficace, ne poursuivant que son propre intérêt, etc… voici quelques critiques très communes adressées à la profession.
Bien sûr ce ne sont pas des faiseurs de miracles, mais de là à conduire pour très cher leurs clients dans des impasses totales, il y a un fossé et nombre de représentants de cette profession devraient faire autre chose de leur vie. Il n’ont ni le calibre ni la vocation, en revanche ils sont tous aveuglés par le titre de maître dont on les affuble, qui ne rime à rien étymologiquement et qu’ils considèrent comme une sorte de sésame pour le paradis des anges bienfaiteurs.
Pour les côtoyer très fréquemment sur le plan professionnel, on doit relever que bien sûr il existe des exceptions, mais que celles-ci confirment malheureusement la règle. Les avocats sont des sortes d’agents de police simplets faisant la circulation dans les méandres des règles de droit et de procédure, volontairement maintenues très compliquées et peu lisibles au public par une profession qui ne cherche en réalité qu’à assurer sa rente de situation.
En général leur principal souci est de deux ordres: être couvert en terme d’honoraires payés d’avance et ne pas déplaire à leur confrère et surtout à l’institution judiciaire. Or ces deux soucis sont très souvent incompatibles avec une défense intelligente et efficace des intérêts d’un client. Pour ce faire il faut de l’engagement, du courage, et savoir assumer les coups. A ces quelques qualités il conviendrait d’ajouter une certaine bouteille, un certain vécu, et un sens minimal de la psychologie et du droit de la guerre.
Bouteille, psychologie et connaissance pratique du droit de la guerre ne s’enseignent pas sur les bancs des facultés de droit. Et c’est bien dommage, car ces qualités sont bien plus importantes pour exercer intelligemment et utilement cette profession que la connaissance par cœur des articles de tel ou tel code.
On ne donne soi disant pas un brevet d’avocat à “n’importe qui” pour que le titulaire de cette autorisation de pratiquer ne mette pas en danger le client par ses lacunes.
Si la profession ne veut pas se retrouver rapidement complètement dépassée par certains spécialistes, en particulier des conflits et de la communication, elle devra rapidement chasser de ses études les bougres qui n’ont rien à y faire, et instaurer aussi un système de qualification et de service après-vente qui ne remonte pas conceptuellement à la révolution française et baigne perpétuellement dans le minimalisme corporatiste.