Banshee // Saison 4. Episodes 5 et 6. A Little Late to Grow a Pair / Only One Way a Dogfight Ends.
Avec ces deux épisodes cela fait plaisir de retrouver l’intérêt et le charme de Banshee. Il y a pas mal de choses dans ces deux épisodes, mais je me demande presque pourquoi avoir voulu arrêter Banshee cette année après 4 saisons. Si je peux comprendre l’envie des scénaristes de ne pas faire la saison de trop et de s’arrêter sur une bonne note, cette saison est tellement différente des autres qu’elle inspire par moment la déception. C’était le cas notamment de l’épisode 4.04, loin d’être exemplaire. Maintenant, « A Little Late to Grow a Pair » est surtout un épisode fun de la série. Il y a pas mal de bons moments pour chacun des personnages, et pourtant, quand la série se concentre sur la saison dans sa globalité, l’impact et les surprises ne sont pas vraiment celles d’une série en dernière saison. Et je trouve ça vraiment dommage. Il n’est pas facile de voir où est-ce que Banshee veut en venir cette année et ce même si dans un sens, je trouve que la série garde sa petite énergie qui lui sied bien. L’un des intérêts de cet épisode c’est Randall Watts. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce personnage soit assassiné, de sang froid, sans que l’on ne soit un minimum préparé. D’autant plus que la scène finale est tout de même sacrément terrifiante.
Si supprimer Watts de la série aide forcément l’arc narratif de Calvin, et permet de souligner l’impact de Watts dans Banshee, je trouve qu’il manque un petit truc tout de même. Peut-être car justement la mort de Watts reste un moment important. Banshee aime les scènes chocs, les moments où l’on a envie de se poser des questions sur comment la suite va bien pouvoir avancer. Du coup, la mort de Watts fait partie de ces moments là et je trouve que globalement, cela permet aussi de venir petit à petit à bout de certaines choses. Calvin est tout de même capable de tuer Watts, le démembrer et ensuite d’aller faire l’amour dans « Only One Way a Dogfight Ends ». La scène de sexe est d’ailleurs assez cocasse, comme un chien en rute qui ne sait pas s’y prendre et qui y va comme un bourin. Banshee ne fait en parallèle rien de bien nouveau avec les personnages. Que cela soit du point de vue de Proctor et des sentiments dans la communauté Amish alors que ces derniers demandent le retour du corps de Rebecca. La relation compliquée et conflictuelle entre Proctor et ses racines Amish est quelque chose que Banshee utilise depuis le début et dans un sens ce n’est pas plus mal mais il n’y a aucune vraie évolution là dedans. Du coup, je trouve que la série perd un peu de ce que j’aimais chez elle.
Cet épisode choisit donc surtout de se concentrer sur Hood et sa nouvelle amie l’Agent Dawson (avec qui bien entendu il y a énormément de tension sexuelle). Si la relation entre ces deux personnages reste sympathique, elle n’a pas de grande fenêtre d’évolution. Eliza Dushku s’intègre pourtant très bien dans l’univers de Banshee, grâce à des scènes bad-ass où elle est capable elle aussi de se battre comme un mec. Aux côtés de Hood, elle nous propose donc quelque chose de bien sympathique et la coupler avec Hood permet de faire des scènes assez funs dans son ensemble. Au premier abord, je ne m’y attendais pas nécessairement mais le tout fonctionne plutôt bien. De toute façon, on ne peut pas dire que Dawson est le personnage dont Banshee avait besoin pour se conclure, sa présence est donc surtout là pour apporter une coéquipière à Hood. Quant au retour de Job d’entre les morts (enfin, on se comprend), c’est probablement l’une des choses les plus étranges que Banshee ait faite. Les scènes de Job dans cet épisode tentent petit à petit de rappeler le traumatisme qu’il a vécu et son envie de revenir à sa vie d’avant, celle d’un homme qui n’était pas torturé. Mais Job n’est pas de retour comme il était auparavant, c’est quelqu’un d’autre.
Quoique « Only One Way a Dogfight Ends » se conclut de façon légèrement différente. Cet épisode joue avec les émotions des personnages et c’est peut-être ce qu’il y a de plus fort justement. A commencer par l’enterrement, ou encore la rencontre de Job dans son havre de paix (de courte durée). Mais c’est aussi aidé par Dawson et Hood, alors qu’elle devient presque le prisme des problèmes de Hood et de ce que ce dernier ressent de terrible au fond de lui. Au fil des années, Banshee a connu des tas de choses et c’est aussi ce qui fait la force de cette série. Sa capacité à proposer des scènes violentes (et la scène d’immolation au début de l’épisode en fait partie mais n’a pas l’impact passé), du sexe (et pour le coup cet épisode nous offre deux scènes marquantes : celle de Calvin, mais aussi celle de Dawson et Hood qui permet à ce dernier se souvenir de tout un tas de choses), mais aussi des histories qui permettaient de se concentrer sur une culture particulière, dans un environnement en apparence paisible. Il y a de très bonnes choses dans cet épisode et pas seulement du point de vue de Calvin (et de l’évolution de ce dernier) tant l’histoire reste complexe.
A l’enquête de Cruz qui va le mener à la porte de Carrie histoire de rappeler que cette dernière est toujours dans des situations terribles sans nécessairement le vouloir au premier abord. La séquence des mercenaires chez Carrie, permet à cette dernière et accessoirement à Job de renouer avec quelques bons moments. D’un point de vue de l’action, Banshee est de retour à son sommet ce qui dans un sens est une excellente nouvelle. Surtout que les scènes d’action dans cette maison en construction sont véritablement bien fichues. Et tout se termine avec Job très en forme, jusqu’à ce que Deva tue celui qui aurait de toute façon fait de même avec elle. Deva est passé du personnage pompeux, de la Kim Bauer de Banshee à quelques chose de bien plus intéressant. C’est touchant et même plus encore. Au fond, si je comprends que Banshee ne soit plus totalement en forme et que certains soient très déçus du résultat, j’aime bien ce que ces deux épisodes entreprennent. Après tout, nous passons dans la seconde partie de la saison, il fallait bien que les choses s’accélèrent un peu.
Note : 7/10 et 9/10. En bref, un retour en grâce est possible.