Si certains croyaient encore avoir à faire à un Alain Juppé « renouvelé », les voilà fixés ! En dévoilant hier soir son programme économique, le candidat à la primaire de la droite a énoncé les recettes austéritaires dont il est un fervent partisan depuis plus de quarante ans.
Alors que le gouvernement, depuis quatre ans, redresse des comptes publics plombés par un déficit abyssal – légué par les 660 milliadrs de Sarkozy et la droite – et rétablit un appareil productif vieillissant – laissé à l’abandon par la droite – tout en créant des droits nouveaux et en investissant dans l’avenir, l’école, le numérique, Alain Juppé ne propose qu’une cure d’austérité d’une rare violence.
Imaginez, ce sont 85 milliards d’euros de baisse de la dépense publique qu’il annonce pour le pays.
Que cette purge se traduise par un démantèlement du service public ne lui pose aucun problème. Faut-il rappeler que la suppression de 300 000 postes dans la fonction publique à laquelle il s’est rallié est l’équivalent du tiers du personnel de l’Éducation nationale ?
Que cette purge se fasse au détriment des plus pauvres et des classes moyennes, il l’assume ! Faut-il souligner qu’il ne prévoit de baisse d’impôt que pour les plus riches – la suppression de l’ISF –, de baisse de la fiscalité que pour le capital, et qu’il financera le tout en augmentant la TVA, impôt le plus injuste ?
Que cette purge frappe surtout les chômeurs, qu’elle se traduise par un report de l’âge de la retraite, qu’elle fasse travailler plus pour gagner moins en supprimant les 35 heures, qu’elle soit synonyme de moins-disant social, il n’y voit aucun inconvénient.
Décidément, la surenchère à droite n’a plus de limites et Alain Juppé, à l’instar des autres candidats à la primaire, ne semble rien avoir de neuf à proposer que du sang et des larmes. Ceci bien sûr en priorité pour les classes populaires et les classes moyennes. Cela lui fera encore un point commun avec Nicolas Sarkozy.