Leucémie lymphoïde chronique. Copyright Inserm, D. Dantchev
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/une-nouvelle-piste-pour-freiner-la-croissance-des-tumeurs
Dans cette étude multicentrique de phase 2 à un seul bras, nous avons recruté des patients âgés de 18 ans ou plus, atteints de leucémie lymphoïde chronique récidivante ou réfractaire (selon les directives édictées à l’occasion du Séminaire International sur la Leucémie Lymphoïde Chronique de 2008) dans 31 centres situés aux États-Unis, Canada, Royaume – Uni, Allemagne, Pologne, et Australie. Les patients ont commencé leur prise monoquotidienne de venetoclax selon un calendrier d’augmentation hebdomadaire des doses (20, 50, 100, 200, 400 mg) sur 4-5 semaines. Ensuite, les patients ont reçu une dose quotidienne de 400 mg en continu, jusqu’à progression de la maladie, sortie d’étude, ou toute autre raison. Le critère principal d’efficacité était la proportion de patients présentant une réponse globale, évalué par un comité d’experts indépendant. Les analyses d’activité et d’innocuité ont inclus tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude (per protocole). (…). Le suivi de l’étude est toujours en cours, et les patients reçoivent encore leur traitement.
Entre le 27 mai 2013 et le 27 juin 2014, 107 patients ont été recrutés dans la présente étude. À la médiane de suivi de 12.1 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 10.1-14.2), la réponse globale - évaluée par le comité d’experts indépendant - était atteinte chez 85 (79.4% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 70.5-86.6) patients sur 107. Les évènements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient neutropénie (43 [40%]), infection (21 [20%]), anémie (19 [18%]), et thrombocytopénie (16 [15%]). Des évènements indésirables graves sont survenus chez 59 (55%) patients indépendamment du lien de causalité avec le traitement en cours, les plus fréquents (≥5% des patients) étant pyrexie et anémie hémolytique auto-immune (sept cas [7%] chacun), pneumonie (six [6%]), et neutropénie fébrile (cinq [5%]). 11 patients de l’étude sont décédés dans les 30 jours suivant la dernière prise de venetoclax ; sept décès étant dus à la progression de la maladie et quatre à un évènement indésirable (aucun n’étant répertorié comme ayant un lien de causalité avec le traitement).
Les résultats de cet essai montrent que le venetoclax en monothérapie est actif et bien toléré chez les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique récidivante del (17p), fournissant ce faisant une option thérapeutique nouvelle à cette population au pronostic sombre. De plus, au vu du mécanisme d’action distinct du venetoclax, la prise commune ou en séquence avec d’autres agents thérapeutiques nouveaux devrait être objet d’investigations, pour des avancées futures dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique del (17p). Prof Stefan Stilgenbauer, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 10 mai 2016
Financement : AbbVie et Genentech
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ