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Critiques Séries : Bates Motel. Saison 4. Episodes 8 et 9.

Publié le 11 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Bates Motel // Saison 4. Episodes 8 et 9. Unfaithful / Forever.


Mettre « Mr. Sandman » en guise de fond sonore dans une scène aussi effrayante que brillante de Bates Motel, je dois avouer que l’idée était parfaite. Je ne m’attendais pas du tout à ce que la série aille dans cette direction là mais elle a su être intelligente à sa façon. D’ailleurs, « Forever » est peut-être bien l’un des meilleurs épisodes de toute l’histoire de Bates Motel. Il s’impose comme un épisode important de l’histoire mine de rien car c’est un épisode où beaucoup de choses changent. Mais tout commence avec « Unfaithful », alors que la relation entre Romero et Norma est entachée par le retour de Norman. C’est un épisode centré sur la famille et sur les problèmes que cette famille connaît. Ce qui est d’autant plus intéressant c’est la façon dont Alex s’avère finalement être une menace que Norman pourrait bien éliminer. Sauf que la seule façon qu’il aurait de l’éliminer, c’est simplement de tuer sa propre mère. Et c’est ce qu’il va faire dans « Forever ». Quoi qu’il en soit, la série utilise à merveille les métaphore dans un premier temps afin de préparer le terrain et de nous confronter à ce qu’il se passe de plus terrible là dedans. Norma a passé toute sa vie à construire un lien avec son fils, repoussant tous les autres hommes de sa vie derrière elle simplement pour garder son propre fils auprès d’elle.

Elle savait au début de la saison que la raison de sa perte serait son fils et c’est ce qui se passe dans cet épisode. Norman revient à la maison mais dans une maison qui n’est plus celle qu’il avait laissé avant d’aller à l’hôpital. Il n’a plus le même contrôle sur sa mère qui a connu une certaine forme de liberté. Norma sait que les choses ont changé, pas seulement par rapport au petit voyage de Norman à l’hôpital mais aussi car elle a appris à être heureuse sans son fils, à le laisser de côté afin de pouvoir prendre du temps pour elle. C’est quelque chose qu’elle n’avait jamais fait. Mais Bates Motel brille par sa façon de mettre en scène la jalousie de Norman en face du bonheur de sa mère. La petite séquence de voyeurisme où Norman regarde sa mère en train de coucher avec Alex est une scène particulièrement terrifiante. Cela rappelle tout l’héritage horrifique dont Bates Motel s’inspire depuis le départ et accessoirement l’héritage que Psychose a par la suite laissé derrière lui. Norma est une sorte de pont entre le passé et le présent qui ne peut pas totalement aller de l’avant mais qui tente d’évoluer malgré tout. Je trouve que cette saison 4 a clairement permis à Vera Farmiga de délivrer parmi les meilleures nuances de son personnage depuis le début de la série.

Elle est passé par plusieurs stades tous plus intéressants les uns que les autres et toujours avec la même envie d’aller au bout des choses. Bates Motel sait en tout cas comment s’y prendre pour faire vriller son héros et donc délivrer quelque chose de véritablement neuf au téléspectateur. Bien entendu, l’attente du téléspectateur reste entière. « Unfaithful » parle donc plus ou moins d’infidélité mais d’une infidélité très étrange puisque c’est celle de Norma vis-à-vis de Norman. Et accessoirement celle de Norma vis-à-vis d’Alex par la même occasion. Car elle est dans l’incapacité de faire des choix, entre son fils et celui qui l’aime. Bien que cela soit compliqué, je trouve que Bates Motel parvient à rester assez forte dans sa façon de nous conduire à « Forever » avec fluidité. Ce dernier est un épisode inoubliable pour un fan de Bates Motel. C’est aussi un épisode qui prépare d’autant plus le terrain vers Psychose et la solitude maladive de Norman qui va le conduire à se transformer en sa mère tout en restant par moment lui-même. En faisant de tels changements dans l’histoire de la série, en liquidant un personnage aussi important pour la suite, Bates Motel semble aller petit à petit vers sa conclusion.

Je suppose donc que si saison 5 il y a, ce sera probablement la dernière de la série car l’on sera arrivé au bout du cycle que Bates Motel cherchait à raconter et dans un sens, je me demande même s’il y aura besoin de cette saison 5 que A&E n’a pas encore commandé. Fort d’une séquence comme celle sur « Mr. Sandman » qui annonce la mort de Norma avant même qu’elle n’est été prononcée, je trouve Bates Motel brillante dans sa façon de préparer le terrain. L’épisode éloigne Alex de Norma, pendant que cette dernière se rapproche de nouveau de son fils car ce dernier veut être là pour l’aider. Enfin, en apparence uniquement car l’on sait pertinemment qu’il ne va pas l’aider mais faire tout le contraire : l’éliminer. On s’est tous demandés en tant que téléspectateur quand est-ce que Bates Motel allant appuyer sur la détente pour commettre cet acte irréparable. La mort de Norma est quelque chose de logique dans cette histoire mais tragique aussi car dans ma tête, la mort de Norma était toujours le symbole de la mort de la série. Peut-être que le prochain épisode, qui sera par ailleurs le dernier de la saison, sera une conclusion satisfaisante à Bates Motel mais j’en doute car Carlton Cuse semble avoir un plan beaucoup plus large pour donner un nouvel élan créatif à la série.

Après tout, il n’a pas décidé de tuer Norma dans le dernier épisode de la saison mais l’avant dernier ce qui laisse à supposer que le dernier va servir de reboot où Norman va prendre les clés du fameux Bates Motel et assouvir ses plaisirs fous sans que personne ne vienne le déranger. Ce que cette saison démontre finalement c’est que Norma est une victime de circonstances, libérée de la relation asphyxiante qu’elle avait jusqu’à présent avec son fils. Avant de mourir elle a au moins peu connaître ce que c’est que d’être heureux dans une relation avec quelqu’un. Vera Farmiga a quoi qu’il en soit brillé tout au long de la saison, laissant son empreinte dans le marbre d’une série qui a beaucoup grandi. Cette saison 4 est clairement celle de la maturité, celle qui a voulu bousculer tout un tas de choses et a même réussi à le faire. Accessoirement, Emma et Dylan sont des pions qui ne servent pas à grand chose. Disons que Bates Motel n’en fait que très peu avec eux et cela manque peut-être d’un poil de surprises finalement. Mais ce ne sont pas les éléments les plus importants de l’histoire donc ce n’est pas bien grave. En créant un duo Emma/Dylan, Bates Motel a permis de préparer le départ de deux personnages qui ne sont pas non plus dans l’univers de Psychose.

Note : 8/10 et 10/10. En bref, Bates Motel continue de briller pour notre plus grand plaisir.


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