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MONDE > A Gaza, les jihadistes séduisent les jeunes sans argent ni avenir

Publié le 13 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
Les groupes qui se réclament de l'idéologie jihadiste Daesh tentent de renforcer leur implantation dans la bande de Gaza, en capitalisant sur le désespoir des jeunes palestiniens, tous sous le joug du blocus israélien.

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De jeunes militants jihadistes palestiniens à Gaza I ©DR  


Gaza a été le théâtre des premières confrontations armées directes entre Israël et le Hamas depuis 2014. Ces nouveaux tirs échangés nourrissent l'inquiétude généralisée d'un nouvel affrontement, d'autant que la misère persistante, le blocus et les divisions intestines offre une place de choix aux jihadistes, ingrédients amers d'un cocktail particulièrement explosif et dévastateur. Cette présence, jihadiste, met la pression sur le Hamas, dont l'exutoire pourrait se transformer en quatrième guerre. Si par le passé, ce dernier a durement réprimé les militants qui ont menacé son autorité, détruit ses mosquées et éliminé ses leaders, aujourd’hui, les chefs salafistes jihadistes affirment, eux, s’entourer de 3.000 militants. Un chiffre impossible à vérifier. Depuis peu, "certains groupes utilisent l'appellation Etat islamique et se revendiquent de l'idéologie jihadiste pour attirer des jeunes encore adolescents et sans espoir parmi eux" résume le politologue Assaad Abou Charakh à Gaza, où le taux de chômage approche 45%.Sous blocusDepuis dix ans, la bande de Gaza est sous blocus, dont Israël contient une menace : le Hamas. Classé terroriste par son ennemi juré, le Hamas avait remporté les législatives palestiniennes en 2006, mais frustré de ne pas pouvoir fêter cette victoire électorale dignement, Gaza fut prise entre ses mains à l'issue d'une guerre civile violente. Indépendamment des faits, pour certains membres de la branche armée, participer à ces élections se traduisait par une transgression de l'Islam. Après défection, ils ont donc fondé des groupes jihadistes, auxquels ils ont apporté une expertise militaire. C'est le cas d'Abou al-Ina al-Ansari, un des chefs des "Jeunes salafistes combattants" parmi les principaux groupes jihadistes gazaouis qui s’est dit très surveillé, à nos confrères de l'AFP. "La priorité, explique-t-il, c'est le combat contre les juifs en Palestine, même si l'objectif stratégique, c'est l'instauration de la loi islamique dans le monde". Selon lui, "200 Gazaouis, dont certains de son mouvement, ont rejoint les rangs de l'EI malgré les tentatives du Hamas de les en empêcher". La plupart ont emprunté les tunnels qui reliaient Gaza à l'Egypte. D'autres auraient profité des exceptionnelles ouvertures de la frontière égyptienne.Une "énorme explosion" déjouéeL'Egypte accuse le Hamas de soutenir l'insurrection jihadiste qui répand le sang de ses victimes sur le Sinaï contigu à Gaza. Le pays a détruit des centaines de tunnels, et créé une zone tampon securitaire à sa frontière. "Avant la Syrie, la Libye ou l'Irak, l'ennemi est israélien, martèle Abou Sayaf, commandant militaire d'un autre mouvement salafiste. Notre priorité pour le moment, c'est de renforcer les capacités militaires des combattants pour tuer les juifs, ennemis de Dieu", dit-il. "Nous ne voulons pas d'affrontement avec le Hamas", mais son groupe n'hésitera pas à combattre "quiconque se dresserait devant nos combattants". L'an dernier, le Hamas était parvenu à un accord avec les jihadistes, dont ils avaient emprisonné une centaine de membres. Contre leur libération, ils se sont engagés à respecter la trêve avec Israël et à ne pas attaquer les institutions palestiniennes ou étrangères. Malheureusement, régulièrement, des groupes tirent des roquettes vers Israël, attirant les représailles israéliennes et remettant en question le cessez-le-feu que le Hamas juge bon de respecter pour l'instant. Pour les experts, de nouveaux affrontements armés pourraient éclater entre Hamas et jihadistes si ces tirs de roquettes continuent. Des salafistes jihadistes ont même menacé le Hamas dans des vidéos sur internet. Certains ont revendiqué des tirs d'obus sur des bases de Qassam. "Nous avons respecté nos engagements mais le Hamas ne l'a pas fait, ils ont de nouveau arrêté certains de nos combattants", assure Abou al-Ina. En face, Mahmoud Zahar, haut cadre du Hamas, assure que les autorités "tentent de raisonner" les salafistes, mais qu'elles sont obligées d'employer la force face aux agressions. Certains jihadistes "projetaient de tuer leurs voisins et leurs proches", accuse M. Zahar. Si le Hamas n'était pas intervenu, "une énorme explosion" aurait eu lieu. Interrogé sur ses liens avec Daesh, Abou al-Ina al-Ansari affirme qu'ils relèvent "de l'échange d'idées mais ne sont pas organisationnels". En revanche, "nous faisons nôtre le message clair envoyé par Daesh à l'Occident mécréant : Arrêtez les attaques et nous arrêterons les attaques". FG

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