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Hunters (2016): la chasse est très mauvaise

Publié le 13 mai 2016 par Jfcd @enseriestv

Hunters est une nouvelle série diffusée depuis la mi-avril sur les ondes de SyFy aux États-Unis et Showcase au Canada. L’action se déroule à Baltimore dans un futur rapproché alors que des extra-terrestres dangereux ont envahi la terre. Bien qu’ils soient dotés d’une génétique complètement différente des celle des humains, leur aspect physique est à confondre avec ces derniers, si bien qu’on a créé la ETU (l’Exo-terrorism Unit), chargée de les neutraliser. Le dernier à se joindre au groupe est un ancien soldat; Flynn Carroll (Nathan Phillips), après que Lionel McCarthy (Julian McMahon), un extra-terrestre, ait enlevé sa femme Abby (Laura Gordon). Adaptation du best-seller de Whitley Strieber Alien Hunter, Hunters se plante à peu près sur tous les tableaux, qu’il s’agisse de sa trame narrative concernant le terrorisme ou d’un volet science-fiction qui mis à part quelques plans spectacles n’ont même pas de quoi séduire la base de la chaîne.

Hunters (2016): la chasse est très mauvaise

« Ils sont parmi nous… »

Hunters s’ouvre sur deux mondes parallèles qui vont bientôt se rencontrer. D’un côté, nous avons Briggs (Mark Coles Smith) et Regan (Britne Olford), des membres de l’ETU qui dans une bâtisse abandonnée tentent d’intercepter les « chasseurs » (le titre fait référence aux extra-terrestres), mais ceux-ci ont le dessus et parviennent à tuer un de leurs agents. De l’autre côté, nous avons Flynn et Abby qui semblent filer le parfait bonheur jusqu’à ce que cette dernière soit kidnappée par Lionel. L’ex-soldat est rapidement repéré par Truss Jackson (Lewis Fitz-Gerald), le chef de l’ETU et leur première mission est d’intercepter Lionel qui cherche à sortir du pays, probablement avec Abby. C’est que l’équipe a réussi à décoder un message secret entre les notes d’une chanson populaire;  les chasseurs communiquant et exterminant surtout grâce à des sons imperceptibles et dangereux pour l’oreille humaine. En effet, Lionel projette de se rendre au Moyen-Orient rejoindre « Brother #4 » où se trouve une cellule pour le moment dormante des chasseurs afin d’éventuellement s’engager dans une attaque que l’on prédit sanglante. L’interception à l’aéroport n’ayant pas fonctionné, la traque se poursuit dans l’épisode suivant alors que l’explosion d’un magasin met l’équipe sur le qui-vive. Puis, on découvre qu’Abby et même Regan partagent, du moins en partie, l’ADN des chasseurs, ce qui serait le cas d’une bonne partie de la population. Cette dernière doit au jour le jour lutter contre ses instincts, mais en même temps ce sont ceux-ci qui offrent à l’ETU la meilleure des chances de combattre les chasseurs.

Tout comme Wynonna Earp diffusée aussi sur SyFy, Hunters n’a pas les moyens de ses ambitions, notamment en raison d’un casting réduit, ce qui vient affecter dans un premier temps son volet science-fiction. Après trois épisodes, seul Lionel représente une menace pour « l’humanité », ce qui est loin d’être convaincant. Jusqu’ici, aucun autre chasseur ne mérite notre attention et on a vite fait le tour de cette intrigue du jeu du chat et de la souris entre lui et seulement quatre membres de l’ETU. Et comme la série canadienne, le fait que ces extra-terrestres nous soient presque toujours présentés lorsqu’ils ont un aspect humain peine à nous convaincre qu’ils viennent d’un autre univers. Certes, on a droit à de nombreuses scènes où des chasseurs morts sont disséqués par l’ETU et de cette façon, on peut constater que leurs organes n’ont rien à voir avec les nôtres, mais ce sont ceux en vie qui nous intéressent et dans le cas de Lionel, c’est sa coupe de cheveux qui change d’un épisode à l’autre… on a déjà vu plus ambitieux. Reste l’espace temporel dans lequel évoluent les protagonistes. On est sensé se retrouver dans un futur rapproché, mais l’équipe est presque toujours enfermée dans son laboratoire gris métallique, semblable aux vaisseaux spatiaux de Dark Matter par exemple : un autre point en moins pour l’originalité.

Hunters (2016): la chasse est très mauvaise

Sinon, on a beau essayer de nous convaincre qu’une catastrophe pour l’humanité est sur le point de se produire, jamais la tension désirée par la production ne parvient jusqu’à nous. Ce volet « espionnage » de la série se limite à quelques phrases comme : « What we do know is that Hunters make ISIS look like Girl Scouts» ou en parlant du Brother #4: « He’s like the Bin Laden of little green men ». On est en effet bien loin des hordes de zombies à la Walking Dead qui malgré un scénario discutable, nous offre au moins un bon spectacle. Avec Hunters, on a tout simplement substitué les coups de feu traditionnels à des coups de « son » qui par ailleurs ne viennent même pas à bout des chasseurs. Quant à la métaphore sur le terrorisme lorsque Lionel prévient l’ETU : « We’re in your houses, your churches, and you don’t even know it. We’re everywhere and you can’t stop us! », on ne tremble pas d’un iota.

Quelques irritants supplémentaires…

On l’a déjà mentionné plus haut, les chasseurs communiquent avec des sons étranges. Pour faire bien sentir aux téléspectateurs qu’ils sont omniprésents, on a droit tout au long des épisodes à un genre de grognement accompagné d’os qui s’entrechoquent, ce qui a tôt fait de nous taper sur les nerfs, mais ce n’est rien en comparaison avec Maid of Orleans, une chanson new wave du groupe OMD (Orchestral Manoevres in the Dark) qui est jouée une bonne vingtaine de fois durant les deux premiers épisodes puisque c’est en l’analysant que l’équipe de Truss parvient déjouer les plans de Lionel.

Hunters (2016): la chasse est très mauvaise

Sinon, il s’agit probablement d’un détail mentionné dans le livre dont Hunters s’inspire, mais lors d’une enquête, Regan croit bon d’informer Flynn que les chasseurs aiment les lapins. Le dialogue va comme suit : (R) « They like rabbits » (F) « What, like for pets? » (R) « To hunt. They can’t help themselves »… et on passe à un autre sujet. Quant à la phrase la plus stupide de la série, l’honneur va à Briggs qui dans le pilote, nerveux de ne pas avoir des nouvelles de Regan alors en mission s’exclame : « We’ve got our dicks flapping in the wind up here ». Enfin, pour les plus courageux qui se rendront jusqu’à l’épisode #3, l’entièreté de celui-ci se déroule dans une jungle quelconque alors que l’ETU part à la chasse… aux chasseurs. L’action ressemble en tous points à l’épisode (lui aussi #3) de Rebellion avec ses embuscades, ses balles perdues et son manque criant d’intensité.

Descendue par la grande majorité des critiques, Hunters ne fait pas mieux auprès du public. Le premier épisode n’a attiré que 540 000 téléspectateurs, 430 000 pour le second et 400 000 pour le troisième. Chez les 18-49 ans, la série ne récolte qu’un maigre taux de 0,11, ce qui la place en termes de popularité derrière Dominion, Helix (toutes deux annulées) et même Wynonna Earp : ça dit tout.


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