Après des passages dans plusieurs club français, Mehdi Bourabia a décidé de s’exiler en Bulgarie pour continuer sa carrière. Entretien pour le blog playeur.co avec ce milieu de terrain qui a déjà conquis les fans bulgares.
Mehdi, peux tu te présenter en quelque mots ?
Je m’appelle Mehdi Bourabia, j’ai 24 ans, j’ai été pré formé à Sochaux, formé ensuite à Dijon et j’ai commencé mon premier match pro à Grenoble. Je suis né à Dijon, j’ai commencé mes matchs pro à 18 ans en Ligue 1 où j’ai fais quelques apparitions. Ensuite j’ai continué en Ligue 2 avec Grenoble. J’ai fais une demi saison avec eux et par la suite je me suis blessé.
Quel type de milieu de terrain es-tu ?
A la base j’ai été formé en tant que numéro 10 et j’aimais bien ce poste, ça me permettait d’avoir une liberté offensive. Maintenant je suis redescendu d’un cran en tant que milieu relayeur ou bien même devant la défense. Ce sont deux postes que j’apprécie aussi, ça me permet de jouer simple, de faire le jeu d’équipe et d’aider mon coté tâche défensive.
Tu as été formé à Dijon avant de partir pour Grenoble où tu connais tes débuts en ligue 1, tu peux nous raconter ces débuts en ligue 1 ?
Bien sûr, ce sont des grands souvenirs pour moi, ce sera à jamais gravé dans ma mémoire. C’est un rêve de gamin qui s’est réalisé et je l’ai réalisé assez tôt. Je me prenais pas trop la tête à l’époque mais c’est vrai que ça s’est fait très rapidement et j’en suis toujours très fier mais j’aurais aimé profiter un peu plus d’autres instants en Ligue 1. Malheureusement le destin s’est écrit ailleurs.
Comme tu le disais tu as été blessé, puis tu as fais un court passage à Lille avec la CFA puis finalement, tu as atterris en Bulgarie. Comment ça s’est passé ?
Pour commencer, j’avais arrêté le foot pendant presque 3 ans car pendant cette période là j’avais eu pas mal de soucis avec ma blessure donc je me posais beaucoup de questions sur mon avenir tout court. Je ne savais pas si je pouvais rejouer au football etc. Après Lille m’a proposé de reprendre avec leur réserve pour retrouver un peu du rythme et de reprendre le ballon pour voir si c’était possible de rejouer.
Ça a été très difficile au début mais après ça s’est mieux passé. J’aurais aimé postuler en Ligue 1 mais malheureusement ils ne m’en ont pas donné la possibilité. En sortant de Lille, j’attendais des propositions pour retrouver la ligue 2, à minima. Mais ça ne s’est pas fait donc je me suis exilé à l’étranger. La première offre que j’ai eue est venue du Maroc mais c’était un peu compliqué pour moi d’aller là bas. Par la suite on m’a proposé la Bulgarie, je ne me suis pas posé de questions et j’ai foncé.
Tu signes rapidement au Varna où tu rejoins Mathias Coureur, avec une victoire et une Supercoupe à la clef, un très grand souvenir ?
Bien sûr, ça a été très rapide. Quelques mois après ma signature on a joué l’Europa Ligue ! Passer de « sans club » à L’Europa Ligue en 6 mois ça a été une belle surprise. Juste après on gagne la Supercoupe et je marque donc ça a été vraiment un très bon passage pour moi à Varna. J’ai apprécié ce club, cette ville, ça s’est vraiment très bien passé. Mathias, c’est une personne qui m’a beaucoup aidé sur place, c’est quelqu’un que j’apprécie. On avait une bonne entente aussi sur le terrain lui et moi.
Et là en janvier tu signes au Levski Sofia, pourquoi ?
Parce que j’avais besoin de franchir une étape. Je sentais que j’avais besoin d’autre chose et que j’attendais de voir ce qui allait se passer au niveau des offres. Le Levski a été le plus entreprenant, ils ont fait le nécessaire pour que je puisse venir rapidement. C’est une équipe qui joue les premiers rôles. C’était donc une bonne étape à franchir pour continuer ma progression.
Tu te plais au Levski ? On dit que l’ambiance dans le stade est vraiment dingue et que c’est une ville qui vit vraiment pour le foot ?
Oui vraiment c’est une ambiance incroyable, les supporters sont vraiment à fond derrière le club et on le sent à chaque match même à l’extérieur. On a l’impression d’être tout le temps à domicile ! Sofia est une superbe ville, dans laquelle quand on est footballeur, il est difficile de passer inaperçu. Difficile de manger au restaurant ou marcher dans la rue sans se faire alpaguer. Mais toujours dans un bon esprit. Ce sont des fans inconditionnels ! Et l’ambiance au stade, à domicile, est tout simplement géniale.
Quels sont les objectifs pour cette saison avec le Levski?
En cas de victoire ce soir, on assurerait la 2ème place synonyme de qualification pour les tours préliminaires de Ligue Europa. Ensuite, sur le plan personnel, c’est terminer en trombe et accumuler le temps de jeu et les bonnes performances.
Que penses-tu du niveau du foot bulgare ?
C’est un championnat intéressant malgré ce que l’on peut penser. Même si ce n’est pas très médiatisé en Europe de l’ouest, c’est un championnat qui possède pas mal de bons joueurs. C’est évident qu’il ne rivalise pas avec les autres grands championnats européens, mais le foot Bulgare a une histoire et à vue naitre de grands joueurs. Une équipe comme Ludogorets ou même le Levski peuvent espérer bien figurer en Europa League et atteindre les phases de poules.
La sélection marocaine, est-ce que tu y penses ?
Ce serait une vraie fierté pour moi de porter les couleurs de mon pays. Après je n’y pense pas plus que ça. Je me focalise sur ma progression en club et si on juge que j’ai ma place en équipe nationale, c’est que j’aurais fait ce qu’il faut pour. C’est une sélection très talentueuse, avec d’excellents footballeurs. La concurrence est rude, mais j’espère y parvenir.
A part la sélection nationale, quels sont tes prochains objectifs ? Seras-tu encore en Bulgarie l’an prochain ?
Le principal c’est de toujours chercher à progresser.Je n’ai pas d’objectif bien précis. J’aspire d’abord à enchainer les matchs et être performant. Pour l’instant je suis focalisé sur les derniers matchs de championnats. Je me sens bien en Bulgarie et j’ai encore quelques années de contrat à honorer. Je ne pensais pas quitter Varna si vite, et pourtant c’est arrivé. C’est un milieu dans lequel on ne maitrise pas tout.
Est-ce que tu as un joueur qui t’inspire ?
J’ai tendance à beaucoup regarder les milieux de terrain. J’apprécie particulièrement Luka Modric et Arturo Vidal par exemple. J’essaie de regarder leurs déplacements et de m’inspirer de leur intelligence de jeu. Ce sont des grands joueurs !
L’une des forces de Luka Modric, c’est sa faculté à beaucoup jouer vers l’avant. C’est important quand tu es 8 ou même 6 d’avoir cette capacité à se projeter et apporter du danger en attaque ?
Oui c’est le genre de joueur qui permet de créer des décalages et d’apporter du danger de façon permanente. Avec ce genre de joueurs, il faut aussi que l’équipe soit mobile et propose des solutions. Le football reste un sport collectif. Modric facilite le jeu de l’équipe. Ils sont peu comme lui.
Tu vas regarder l’Euro je suppose ? Tu as un favori ?
Bien sûr je vais regarder, comme chaque grande compétition internationale. La France est un bon outsider, il faut voir comment va se passer leur entame de compétition. Il y a pas mal de flou qui entoure l’équipe pour l’instant, et des histoires extra-sportives dont ils se serraient bien passé j’imagine. L’EDF a sa carte à jouer mais je verrai bien l’Allemagne dominer de nouveau.