Par Thomas Haeflin - 16/05/2016 | 3:42
La croissance de l'économie portugaise n'avait été que de 0.2% sur les trois derniers mois de 2015. Les raisons de cette faiblesse résident notamment dans le ralentissement des exportations vers l'Angola et la Chine. Le rythme de croissance nettement moins élevé que prévu laisse planer des inquiétudes sur l'économie du pays qui semble mal parti pour atteindre son objectif ambitieux d'une croissance de 1.8% en 2016 et d'une réduction du déficit à 2.2% du Produit Intérieur Brut. Mais pour les autorités portugaises, la menace la plus immédiate est celle de possibles sanctions de Bruxelles.
Alors que l'économie portugaise ralentit et que l'investissement ne décolle pas, la dépense publique a augmenté. L'ancien Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a attribué le dérapage du pays en matière de déficit au coût imprévu du sauvetage en décembre de la banque Banif. Depuis l'arrivée au pouvoir de la gauche, le Portugal a commencé à défaire une série de mesures de rigueur mises en place par la droite après l'appel du pays à une aide financière internationale en 2011. Bruxelles a vu d'un mauvais œil des mesures telles que la hausse du salaire minimum, le retour aux 35 heures programmé pour la fonction publique, la fin des surtaxes sur les revenus ou encore l'annulation de privatisations dans les transports.
La Commission doit examiner vendredi les efforts d'assainissement budgétaire du Portugal. Si elle les juge insuffisants, elle pourrait envisager des amendes allant jusqu'à 0.2% du Produit Intérieur Brut, une arme qu'elle n'a encore jamais utilisée et à laquelle la France et l'Italie ont échappé à plusieurs reprises. Lisbonne multiplie les appels à la clémence à l'intention des fonctionnaires de Bruxelles.