Ce qui crée la croissance c'est la facilité à faire des affaires, et ce qui la tue, c'est la réglementation. Or, il y a de plus en plus de réglementation... Une thèse classique, reprise ici.
Je ne pense pas que les choses soient aussi simples.
Avons-nous touché les limites à la croissance ?
Ce qui semble à l'origine de la croissance est une
série de découvertes, à commencer par la médecine qui a allongé la vie.
Il y a aussi eu, ce qui a émerveillé ma famille : l'avion, la voiture, le téléphone, l'électroménager,
l'ordinateur... Tout cela venait de l'effort de guerre !
Aujourd'hui, on met aux nues Internet, innovation de notre temps, mais ce n'est qu'une
conséquence de la guerre froide... Et ses usages semblent bien tristounets par rapport à ceux des découvertes précédentes.
L'économie parle de
"rendements décroissants". Et si le progrès technique connaissait aussi
le problème des rendements décroissants ?
J'ai eu la chance d'entrer en contact avec Dennis Meadows, un des hommes
du MIT qui a travaillé sur la modélisation que l'on a appelée "les
limites à la croissance" (années 70). Ce qu'il a dit n'a pas été
compris. Il explique que nous consommons plus que ce que peut produire
la terre. Cela ne peut pas durer éternellement. En outre sa modélisation
laisse entendre que si l'on améliore quelque chose (par exemple on
trouve du pétrole), cela dégrade autre chose (pollution).
Quelqu'un avec qui il m'a mis en contact, pense qu'il n'y
aura pas crash, mais une phase de stagnation faite de crises
récurrentes. Car l'économie est caractérisée par des limitateurs. Par
exemple, elle démarre, le prix du pétrole s'envole, ce qui la fait
s'écrabouiller. Et ces aléas rendent impossible l'atteinte par l'énergie renouvelable d'un niveau de prix concurrentiel.
Le smart data peut-il nous sauver ?
En travaillant avec le
logiciel MondoBrain, je me suis demandé si une certaine forme de numérique, que l'on appelle le "smart data", ne nous permettait pas de
voir ce que nous ne voyions pas. C'est à dire des ressources ignorées. C'est l'économie du partage. Il est possible de faire mieux avec ce que nous avons. Seulement, l'économie du partage actuelle, tend, elle aussi, a avoir des effets pervers. Car elle semble produire la décroissance, d'où disparition d'entreprises, d'emplois...
Le smart data pourrait donc nous ouvrir de
nouveaux horizons. Soit en nous donnant un peu plus d'air pour mieux
nous crasher plus tard, soit en nous ouvrant des espaces
d'expansion dans un monde devenu fini. Dennis Meadows explique que la
société devrait être comme l'homme : après une phase de développement
physique, il se développe intellectuellement. Après la croissance
matérielle, il y a la croissance spirituelle. Après le PIB, l'Epanouissement
Intérieur Brut.