Vous aimez les images d’insectes, de fleurs ou d’objets en très gros plan? La macrophotographie est probablement pour vous.
Vous m’avez peut-être déjà entendu parler de macrophotographie – ou photo macro, macrophoto – si vous écoutez le podcast photo que j’anime depuis déjà quatre ans. J’ai découvert une facette vraiment intéressante de la photographie depuis que j’ai mon objectif macro : celle du détail, et du plus grand que nature.
Mais en quoi ça consiste, exactement? Est-ce que ça coûte cher, s’équiper? Est-ce compliqué à faire? Les réponses à ces questions ci-dessous.
Qu’est-ce que la photo macro?
Il s’agit d’une technique photographique qui consiste à prendre des sujets généralement petits et d’en démontrer tout le détail en les photographiant de très près, ce qui résulte généralement en une image où le sujet est plus grand que dans la réalité.
Comme cette photo de cette figurine de Star Wars, par exemple, qui a été prise avec un objectif 90 mm Macro, et la distance minimale de mise au point étant de 28 centimètres.
Généralement, si vous tentez de faire une telle photo avec un objectif normal, vous ne pourrez pas vous approcher autant du sujet, sans quoi votre appareil sera incapable de faire la mise au point. J’ai donc repris la même photo avec un objectif normal de 70-200 mm, en me plaçant aussi à 90 mm. Cette fois, la distance minimale où j’ai pu effectuer la mise au point était d’environ 80 centimètres. Voyez la différence.
Est-ce compliqué?
Ce n’est pas très compliqué de prendre de tels clichés, mais ça nécessite un minimum d’équipement et quelques notions de base en photo.
Idéalement, ça vous prend un boîtier qui vous permet de changer d’objectif. La raison est simple : pour faire de la macrophoto, vous devez avoir un objectif macro, ou au moins une bague-allonge. Cette dernière éloigne la lentille du capteur et permet de prendre des photos de beaucoup plus près. Plus la bague est longue, ou plus on insère de bagues, plus on peut se rapprocher du sujet et augmenter ainsi le grandissement de l’image. Cette solution est plus économique qu’un véritable objectif, mais pas parfaite.
En effet, les bagues-allonges causent certains petits irritants, comme la perte de lumière causée par la distance augmentée entre la lentille et le capteur. Toutefois, leur utilisation réduit aussi la profondeur de champ. Ces deux facteurs rendent donc la mise au point un peu plus difficile.
Certains photographes croient que de forcer un objectif à faire la mise au point à une distance pour laquelle il n’a pas été conçu risque de l’endommager.
Et si les bagues-allonges ne sont pas équipées de contacts électroniques pour préserver la mise au point automatique de l’appareil, il vous faudra alors faire la mise au point de façon manuelle. Sur un sujet immobile et en utilisant un trépied, ça ne pose pas vraiment problème, mais dans d’autres circonstances, c’est à considérer.
De plus, certains photographes prétendent que le fait de forcer un objectif à faire la mise au point à une distance pour laquelle il n’a pas été conçu pourrait finir par l’endommager (ou fausser la mise au point automatique).
Du côté des objectifs macro, il existe une panoplie de focales différentes, chacune offrant des avantages, mais comportant aussi des inconvénients. Une focale de 28 mm, comme on retrouve sur celui lancé récemment par Canon, force l’utilisateur à se placer très près du sujet pour prendre ses clichés, mais offre les avantages d’être plus petit (donc plus léger et facile à transporter) et de coûter moins cher. À l’inverse, des focales de 90, 100 ou 110 mm permettront de se placer plus loin du sujet : pratique, lorsque celui-ci est vivant ou en mouvement.
Il existe des appareils à objectif fixe ou même certains appareils compacts qui offrent un mode macro. On reconnaît ce mode grâce à l’icône de fleur, sur la molette des modes ou à l’écran. Il peut s’agir là d’un bon compromis au niveau du prix, si l’idée de faire de la macrophotographie n’est pas encore complètement définie dans votre esprit. Par contre, ces appareils photo n’offrent généralement pas la qualité d’optique d’un appareil reflex ou hybride équipé d’un vrai objectif macro, et le détail dans l’image pourrait être bien moindre sur un appareil où tout est intégré et automatisé.
Enfin, une fois que vous avez l’équipement, il est temps de passer à l’aspect technique de la chose. Car en photo, plus vous êtes près du sujet, plus la profondeur de champ (zone de netteté) sera mince. Il faudra donc tenir compte du fait que vous devrez fermer le diaphragme à ƒ/8, ƒ/11 ou plus, afin que votre sujet soit suffisamment net. Mais ce faisant, vous réduisez la lumière qui se rend au capteur.
C’est donc ici qu’un trépied devient utile, surtout si votre sujet est immobile, comme une fleur, de la mousse sur l’écorce d’un arbre, une figurine LEGO ou autre petit objet.
Est-ce que s’équiper coûte cher?
Peu importe le type de photo pour lequel on souhaite s’équiper le moindrement, ça peut finir par coûter cher. L’idéal est de débuter avec de l’équipement usagé ou des bagues-allonges, afin de déterminer si vous aimez vraiment faire ce type de photo. Les bagues peuvent coûter en moyenne de 15$ à 250$, selon leur longueur focale, le type de boîtier ou le nombre de bagues qui se trouvent dans l’ensemble en question.
Si votre intérêt pour la photo macro est confirmé, vous pouvez ensuite investir dans l’achat d’un véritable objectif macro, d’un trépied, d’un flash ou d’autres accessoires.
Ici, tout dépend de la longueur focale et du type d’appareil que vous possédez. Le 28 mm ƒ/3.5 de Canon devrait coûter environ 380$ à sa sortie en juin, alors qu’un objectif 90 mm ƒ/2.8 macro pour la gamme Sony α coûte environ 1 499$. Il est possible d’en trouver à meilleur prix en optant pour des marques tierces, comme Sigma, Tamron et autres.
Certains vont jusqu’à inverser un objectif régulier, afin d’économiser sur les coûts. Mais ça implique un certain talent de bidouilleur pour ne pas endommager le mécanisme de mise au point. Il existe des vidéos explicatives sur YouTube à profusion (mais en anglais) pour ce genre d’astuce.
Un trépied est un excellent allié pour le photographe, et pas seulement pour la macro, puisqu’il permet de stabiliser l’appareil et ainsi réduire ou éliminer l’impact de la perte de lumière. On trouve des trépieds de tous genres et pour tous les budgets. Du petit trépied Joby GorillaPod que l’on peut accrocher où l’on veut au grand trépied de marques Manfrotto, Optex ou autre, le prix variera donc beaucoup. On parle d’environ 50 à 80$ pour un trépied de type GorillaPod, versus quelques centaines de dollars pour un trépied classique, selon s’il est fait en fibre de carbone, en aluminium, si la tête est comprise ou non, si celle-ci pivote sur 2 ou 3 axes, etc.
Enfin, si vous faites beaucoup de macrophoto à l’intérieur, la lumière n’est évidemment pas aussi présente qu’à l’extérieur. Il est donc important de se procurer des lampes ou un flash pour ajouter de la lumière ou éliminer l’ombre que vous créerez en plaçant votre appareil photo tout près du sujet. Ici, difficile d’établir un budget pour l’éclairage, puisque tout dépendra de la lumière dont vous avez besoin.
Même chose pour le flash. Vous n’aurez pas besoin d’un flash aussi puissant qu’un photographe de portrait en studio, si vous ne l’utilisez que pour la macro. Il est donc important de bien évaluer vos besoins avant d’acheter. Un truc : le nombre indiqué dans le modèle d’un flash donne généralement un indice de sa puissance (qui peut aussi correspondre au nombre-guide, si vous aimez les calculs). Par exemple, chez Canon, on retrouve des modèles qui comportent des numéros entre 90 et 600. Un modèle contenant le nombre 430 indique donc un flash plus puissant qu’un modèle contenant le nombre 270 ou 320.
Conclusion
Comme vous avez pu le constater, la macrophotographie ne se limite pas à la photo de fleurs ou d’insectes. Il y a tout un univers à découvrir, du détail à faire ressortir, etc. En fait, la photo macro pourrait se comparer à la photographie de portrait, à cause de l’utilisation de lumière, d’un trépied, et d’un sujet en gros plan (sujet complet ou partiel, comme le visage ou la tête), seulement à plus petite échelle.
Il faut bien sûr être prêt à y investir le temps, et possiblement aussi prévoir un certain budget.