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Critique Ciné : La Résurrection du Christ (2016)

Publié le 24 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

La Résurrection du Christ // De Kevin Reynolds. Avec Joseph Fiennes, Tom Felton et Peter Firth.


La référence biblique n’est pas toujours facile à prendre au mot et pourtant, La Résurrection du Christ ou Risen de son nom en VO partait d’une assez bonne idée de départ, celle de raconter une histoire aussi connue que celle de la résurrection du Christ sous un angle légèrement différent. C’est dommage car au fond, le risque pris reste louable mais la façon de l’incarner et de le mettre en scène échoue lamentablement. Notamment à cause d’un Joseph Fiennes aussi charismatique qu’un poil de chat persistant donnant plus envie d’éternuer de peine que de plaisir. Je me souviens de cet acteur dans des séries comme FlashForward et franchement, plus je pense à ces exemples et plus je me demande comment on a pu lui faire confiance pour un rôle aussi important que celui de Clavius. Kevin Reynolds est resté absent des écrans de cinéma depuis 2006 (et son très mauvais Tristan & Yseult) mais je pense qu’il aurait sûrement dû rester où est-ce qu’il était. Cela manque cruellement de caractère et le scénario qu’il a co-signé avec le jeune Paul Aiello (frère de Patrick Aiello, producteur du film) peine à délivrer quelque chose de suffisamment pertinent malgré l’angle d’attaque qui reste intéressant et je parle bien évidemment de celui du camp Lucius.

Clavius, un puissant tribun militaire romain, et son aide de camp Lucius sont chargés de résoudre le mystère entourant ce qui est arrivé à un Hébreu nommé Yeshua après sa crucifixion. S’ils veulent empêcher une insurrection à Jérusalem, ils doivent à tout prix mettre fin aux rumeurs assurant qu’un Messie est revenu d’entre les morts...

La Résurrection du Christ manque tellement de subtilité dans sa façon de raconter cette histoire que le film s’égare malheureusement. On a l’impression de voir quelque chose d’assez grotesque, une vaste mascarade orchestrée afin de tenter de nouvelles aventures au cinéma. Kevin Reynolds a probablement vu en cette idée de renaissance une renaissance de sa carrière, comme s’il cherchait la métaphore qui pourrait le sortir de l’ombre sauf que c’est tout l’inverse. La Résurrection du Christ donne envie d’enfermer le réalisateur dans la grotte où le Christ a passé son temps avant de renaître. Sauf que pour le coup, on ne rouvrirait jamais la porte. Ce que je ne comprends pas non plus ce sont les critiques dithyrambiques des spectateurs qui ont trouvé ce récit fascinant et poignant. Certes, il y a quelques beaux moments mais Joseph Fiennes peine tellement à bien les incarner que l’on passe à côté de quelque chose d’important : l’émotion. Voilà donc un péplum sur fond biblique qui ne méritait clairement pas de sortir de terre et qui échoue simplement à raconter une histoire. En grande partie car La Résurrection du Christ ne sait pas trop comment avancer de scènes en scènes.

Du coup, on a l’impression d’un scénario écrit au couteau, scènes après scènes sans qu’il n’y ait vraiment de liens ou de surprises. On passe alors par tout un tas de genres différents. A commencer par le péplum pour le point de vue de Clavius et cie, biblique pour les références à l’histoire du Christ et de sa renaissance, et puis un film de revenant avec son lot de scènes plutôt intéressantes mais malheureusement balancées au beau milieu sans que cela ne soit particulièrement cohérent. Heureusement pour nous que l’on ne s’ennuie pas totalement non plus, qu’il y a quelques scènes bien trouvées et que l’on sait passer un agréable moment. Transformer cette histoire de résurrection une enquête comme si nous étions dans un thriller avec un héros septique face à ce qu’il pense avoir vu c’était là aussi une bonne idée mais elle s’égare bien trop rapidement dans son mélange difficile des genres. Finalement, La Résurrection du Christ échoue là où justement il avait besoin de marquer des points : dans ses dialogues, dans ses performances d’acteur et dans sa mise en scène. Le tout a bien du mal à s’accorder. Dommage.

Note : 2/10. En bref, un étouffe chrétien.


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