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Shichiro Kobayashi: Les dessins animés doivent donner du sens aux jeunes

Publié le 25 mai 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Il affiche joyeusement ses 84 printemps, Shichirō, comme si le temps l'avait un peu oublié. Un grand rire, le maître japonais est au Louvre Lens vallée, ce que la Joconde est au Louvre. Un tableau à lui seul, venu du Japon le temps d'un week end, présenter l’œuvre de toute une vie. Cadeau, il se livre en même temps qu'il improvise "en live" une esquisse inédite de dessin animé. C'est cela qui le fait rigoler: "A mon âge, dessiner un monstre, tout de même...". Rajoutant comme excuse à cet exploit exquis, être en train de dessiner sa femme."Elle me fait toujours un peu peur" dit-il en souriant, tout en jetant discrètement un petit coup d’œil inquiet au fond de la salle...

Il dit qu'il peut dessiner n'importe quoi de mémoire, il est comme cela, alors il le fait. "Je recherche toujours l'essentiel de chaque chose, à en extraire une représentation que je stocke en moi pour l'imprimer à travers mes dessins" explique t-il.

Le peintre japonais a toujours mis un point d'honneur à céder ce supplément d'âme de l'observateur qu'il est. "Il faut savoir regarder avec ses propres yeux pour percevoir l'essence de quelque chose". Il a donc beaucoup observé et dessiné la nature afin d'en exhaler son parfum à travers ses peintures. Ou plutôt son propre parfum, ou celui d'une nature subjective comme se la représente souvent les enfants. Car il l'avoue volontiers, quand il dessine il pense à son enfance, et ses émotions il les met en couleur. Quelques gros coups de pinceau pour amorcer le dynamisme, le reste n'étant qu'affaire de détails. "Quand je dessine, c'est moi" dit-il en riant. "La liberté est très proche de n'importe quoi" relève Shichirō, les mains pleines de peinture, exultant comme s'il avait trempé les doigts dans le pot de confiture sans se faire prendre. Pour autant la vie de Shichirō Kobayashi n'a pas été celle d'un personnage de Wall Disney. Ce sont les stigmates de la vie qui ont ciselé en lui ce "petit quelque chose en plus" qu'on ne saurait dire. Il est de ceux qui ont vécu enfant la guerre sino-japonaise. C'est d'ailleurs comme cela que tout a presque commencé, parce qu'un jour "The Prince of Wales" un bateau anglais a été attaqué par le Japon.

Plus tard, Shichirō, fasciné par cette mésaventure, tombera sur un tableau retraçant cette histoire, il recopiera la toile. C'est un peu pour cela qu'il reconnait avoir un petit faible pour la série "Rémi sans famille" qui a beaucoup fait pleurer sa fille. "Le thème reposait sur la difficulté de se battre pour vivre, il y avait beaucoup d'émotion mais toujours une note d'espoir". "Le réalisateur de Rémi sans famille a également coloré cette série de l'expérience de sa vie d'homme. Il a connu également les difficultés liées à la guerre, et a transformé ces obstacles en défis lui donnant le courage de réaliser ses rêves" observe Shichirō qui déplore les messages parfois véhiculés par la nouvelle génération de ses successeurs: "De nos jours, Il y a beaucoup de jeunes qui recherchent la facilité et je suis triste de constater cela. Les dessins animés ont aussi un impact sur la jeunesse, il faut donc faire très attention".


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