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CULTURE > Cinéma : "Elle", mélange d’innocence et de perversion

Publié le 25 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
Isabelle Huppert, c’est Elle, héroïne aux nerfs solides de Paul Verhoeven qui adapte Oh... , le roman de Philippe Djian. Mystérieuse, distante voire glaçante.

Isabelle Huppert, c’est Elle I ©Reuters


On parle d’Elle, depuis que le projet a été évoqué sur la Croisette en 2014. Et cette année, le film se retrouvait logiquement en compétition au festival de Cannes. Il faut dire que le film du sulfureux Paul Verhoeven, mettant en scène Isabelle Huppert, a de quoi attiser la curiosité. Qui a oublié Sharon Stone dans Basic Instinct ? Le film du réalisateur Néerlandais est très attendu en salle, tant le cinéaste est reconnu dans son pays (La chair et le sang, Black Book) comme à Hollywood (Total Recall, Starship Troopers). Aujourd’hui, en adaptant le roman de Philippe Djian, il se montre tout aussi puissant, intriguant dans un film tourné dans la capitale avec des acteurs francophones. Oh... devient Elle, et elle, c’est Isabelle Huppert. Isabelle Huppert dans l'un de ses meilleurs rôles Une femme ouvre la porte vitrée de sa résidence cossue pour laisser entrer son chat lorsqu’un homme masqué se précipite pour la repousser à l’intérieur et la violer avant de prendre la fuite. Elle va se relever, étrangement calme… Les héroïnes de Paul Verhoeven n’ont pas froid aux yeux. Même si Michèle veille à faire changer toutes les serrures de sa demeure, elle va reprendre le cours de sa vie sans rien dire aux autres. Tout aurait pu s’arrêter là si des messages de l’agresseur ne l’amenaient pas à vouloir chercher son violeur parmi son entourage.Avec Elle, on passe du thriller stressant à un portrait de femme forte, mystérieuse, sachant jouer de son charme comme de sa verve pour arriver à ses fins, évoluant dans un milieu d’homme qu’elle domine. Avec sa meilleure amie, Michèle dirige une entreprise de jeux vidéo. Elle entretient toujours son fils qui n’a pas encore grandi alors qu’il souhaite devenir père, soutient son ex-mari (Charles Berling) qui n’arrive pas à écrire son prochain livre, malmène un amant (Christian Berkel) qui ne l’intéresse plus et tente d’en séduire un autre... À ses côtés, les hommes ressemblent à des pantins. Est-ce pour cela que Michèle se sent attirée par son agresseur ? Mais comme Erika, héroïne de La pianiste de Michael Haneke, Michèle a ses failles et ses perversions que Paul Verhoeven nous laisse découvrir à petite dose : une blessure d’enfance, une innocence brisée. Michèle, les dévoile avec une froideur stupéfiante. Laurent Lafitte et Virginie Efira sont ses voisins bienveillants, sans oublier Anne Consigny, Judith Magre, Alice Isaaz et Vimala Pons qui, toutes, incarnent des femmes menant leur petit monde... à la baguette. VF

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