Cette étude de l’University of Eastern Finland révèle un nouveau lien épigénétique entre l’alimentation et le diabète de type 2. L’étude révèle que des niveaux de folate réduits, liés à des apports alimentaires en légumes verts à feuilles insuffisants, sont associés à une altération de la méthylation de l’ADN dans le foie des personnes atteintes de diabète. En pratique, un apport en folates insuffisant peut conduire à des changements épigénétiques dans le foie, qui peuvent à leur tour contribuer à la pathogenèse du diabète de type 2.
Les niveaux de folates dans le corps reflètent la consommation d’aliments riches en folates, comme les légumes verts à feuilles, les légumineuses et les produits à grains entiers, dont le pain de seigle, par exemple. Si de nombreux gènes sont connus pour augmenter le risque de diabète de type 2, même avec ces gènes de prédisposition, il est possible de réduire son risque en adoptant une alimentation et un mode de vie sains. Ces effets bénéfiques du mode de vie s’expliquent par des mécanismes épigénétiques, c’est-à-dire par des modifications d’expression des gènes concernés.
Des changements stables, permanents ou même héréditaires dans l’activité des gènes peuvent donc être induits par ces modifications épigénétiques. L’un des principaux mécanismes en cause est la méthylation de l’ADN ou l’ajout d’un groupe méthyle à l’ADN, ce qui entraîne généralement une expression génique réduite. Par ailleurs, on connaît le rôle clé du foie dans le maintien de l’homéostasie du glucose, et l’on sait que dans le diabète de type 2, le foie n’est plus capable d’assurer cette fonction.
Des différences de méthylation sur plus de 250 sites du génome : cette nouvelle étude montre qu’une partie de la pathologie peut être attribuée à ce changement de méthylation de l’ADN, après observation de la méthylation de l’ADN du génome entier dans le foie de 35 sujets atteints de diabète de type 2 vs 60 témoins non diabétiques. Des différences significatives entre les participants diabétiques et les témoins sont identifiées sur 251 sites de méthylation, dont des gènes précédemment liés au diabète de type 2.
Des différences de méthylation associées à de faibles niveaux de folates : après contrôle des niveaux de folates, les chercheurs observent que les réduction de méthylation de l’ADN sont également associées à des niveaux de folate réduits. Le folate sert de donneur de méthyle dans le cycle de la méthylation, ce qui pourrait expliquer pourquoi le manque d’acide folique pourrait réduire la méthylation de l’ADN.
C’est donc une nouvelle raison de combler ses carences en folates, en particulier lorsqu’on est en surpoids et à risque élevé de diabète, et plutôt par l’alimentation que par la supplémentation, concluent les auteurs.
Source: University of Eastern Finland UEF Bulletin May, 2016Lack of folate linked to epigenetic changes in diabetes
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