2 753 cas de leucémie ont été diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 et parmi les victimes, une augmentation jusqu'à 2.2 fois plus élevée chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans des localités proches de sites nucléaires.
Source iconographique et légendaire: http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/photos/Vaucluse/cancer-discrimination.jpg
Nous avons analysé des données de populations fournies par les registres du cancer de 27 pays européens participant à EUROCARE-5. Nous avons utilisé la soi-disant méthode complète pour estimer la survie relative sur 5 ans pondérée par le type de population pour 19 cancers affectant les AJAs et les enfants, et pour 27 cancers affectant les AJAs et les adultes. Nous avons évalué les différences de survie relative entre enfants versus AJAs, et entre AJAs et adultes, à l’aide du test Z. Nous avons utilisé une approche fondée sur la période pour estimer la survie relative à 5 ans dans le temps chez les enfants et les AJAs, et utilisé une modèle linéaire généralisé pour la modélisation des tendances en matière de temps de survie (1999-2007) et pour évaluer la significativité des changements dans le temps.
Nous avons analysé 56 505 cancers diagnostiqués chez les enfants, 312 483 chez les AJAs, et 3 567 383 chez les adultes. Pour tous les cas de cancers combinés mutualisés, la survie s’est améliorée dans le temps chez les AJAs (de 79% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 78.1-80.5] en 1999-2002 à 82% [81.1-83.3] en 2005-2007 ; p<0.0001) et les enfants (de 76% [74.7-77.1] à 79% [77.2-79.4] ; p<0.0001). La survie s’est significativement améliorée chez les enfants et les AJAs atteints de leucémie lymphoïde aiguë (p<0.0001) et le lymphome non-Hodgkinien (p<0.0001chez les AJAs et p=0.023 chez les enfants). La survie s’est significativement améliorée chez les seuls AJAs pour ce qui est des tumeurs du système nerveux central (p=0.0046), atrocytomes (p=0.040), et les mélanomes malins (p<0.0001). La survie est demeurée significativement plus faible chez les AJAs que chez les enfants pour huit cancers importants : leucémies lymphoïdes aiguës, leucémies myéloïdes aiguës, lymphomes Hodgkiniens, lymphomes non-Hodgkiniens, astrocytomes, sarcomes de Ewing, et rhabdomyosarcomes (p<0.0001dans tous les cas), et les ostéosarcomes (p=0.011).
Nonobstant les résultats encourageants observés pour certains cancers, nous montrons dans l’ensemble une survie moindre chez les AJAs que chez les enfants pour huit cancers importants. Les initiatives récentes prises à l’échelon Européen pour l’amélioration des résultats chez les AJAs pourraient réduire les écarts de taux de survie existant entre les enfants et les AJAs, mais cette réduction ne peut qu’être vérifiée par de nouvelles études basées sur la population, dans le futur. Dr Annalisa Trama, PhD, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 26 mai 2016
Financement : Ministère Italien de la Santé, Commission Européenne
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ