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La Dame à la lampe, une vie de Florence Nightingale

Publié le 16 juin 2008 par Madame Charlotte

Auteur : Gilbert Sinoué
Éditeur : Calmann-Lévy
1ère édition : 2008
Nb de pages :423
Lu : juin 2008
Ma note :

Résumé :
Florence Nightingale : on l’appelait ” la Dame à la lampe ” parce qu’on la voyait parcourir la nuit les hôpitaux militaires, en s’éclairant d’une lampe à pétrole. Elle a créé le métier moderne d’infirmière. Alors qu’au XIXe siècle ce travail est réservé aux laissées-pour-compte, anciennes prostituées et alcooliques, Miss Nightingale bouscule les convenances : à seize ans, sa décision est déjà irrévocable, elle sera infirmière, au grand désespoir de sa famille qui cherchera en vain à l’en dissuader. En octobre 1854, Florence accompagne une escouade d’infirmières volontaires sur les champs de bataille de la guerre de Crimée. Forte d’un caractère hors norme, elle réforme et assainit les hôpitaux militaires, anticipant les futures méthodes d’asepsie. Elle fonde en 1860 à Londres la première véritable école d’infirmières, la Nightingale Training School for Nurses, et, avec l’invention du télégraphe, ses exploits se répandent à travers le monde : en 1861, lors de la guerre de Sécession aux États-Unis, le gouvernement de l’Union fait appel à elle pour obtenir ses conseils en matière d’organisation des hôpitaux de campagne. Au même titre que Pasteur, elle joue un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. Elle meurt en 1910, brisée par les maladies contractées dans les hôpitaux et sur les champs de bataille. Construisant cette biographie comme un roman digne de Sherlock Holmes, Gilbert Sinoué retrace le destin de cette femme d’exception à travers les yeux d’un personnage, Jonathan Brink, qui mène l’enquête après l’enterrement de la Dame à la lampe.

Mon avis :
Ce livre est celui que j’ai reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique organisé par Babélio. Je suis bien chanceuse, car je n’ai pas encore été déçue par les livres découverts en ces occasions. Ce coup-ci il s’agit d’une biographie à peine déguisée en roman. Le récit début en 1910, lors de l’enterrement de celle que l’on surnommait La Dame à la lampe. Jonathan Brink décide d’en savoir plus sur cette personnalité hors du commun, et va partir à la rencontre des proches de Miss Nightingale. Je ne savais pas beaucoup sur cette pionnière, à part les grandes lignes. Gilbert Sinoué n’en fait pas une hagiographie, loin de là. Il a choisi de nous montrer la complexité d’un personnage hors norme, une jeune fille de bonne famille décidée à vivre autre chose qu’un destin tout tracé. Refusant le mariage et la soumission, elle mettra des années à atteindre son but, soigner, donner, être auprès des miséreux. On découvre donc une femme en avance sur son temps sur de nombreux points, aux idées révolutionnaires, pour ne pas dire subversives (protection sociale, égalité face aux soins…). Féministe, socialiste, humaine, mais aussi profondément exaltée voire mystique, sans pour autant être bigote, elle dira avoir été “appelée”, pour expliquer sa vocation. Sa notoriété établie lors de la guerre de Crimée, où elle reformera le milieu hospitalier (hygiène, alimentation, soins aux blessés, elle se consacrera à son retour en Angleterre à une réforme plus vaste, et communiquera ses observations, ses connaissances et ses conclusions en matière de santé, d’hygiène, de soins, d’écoute et d’accompagnement des malades. Derrière cette femme dévouée, que rien ne prédestinait à ce genre de vie ou de préoccupation, on découvre une personnalité pleine de contradictions, une femme dure et changeante, plutôt misanthrope, mais habitée d’une volonté inébranlable à aider les plus démunis. Son comportement, ses humeurs, ses lubies et déprimes feraient penser aujourd’hui à une maniacodépressive. Le portrait que nous dresse l’auteur nous place dans une époque relativement proche de la nôtre, et nous dévoile une héroïne contradictoire, passionnante, inquiétante, et admirable. Car on sort de cette lecture admiratif, ébahi par une telle volonté de changer les choses, dans un environnement et une époque hostiles, dominés par les hommes, les préjugés, et l’ignorance.


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