Alors qu'Adyen vient de sortir une étude sur le paiement mobile dans le tourisme, montrant l'importance croissante du terminal mobile dans l'acte de paiement en ligne, je vous présente une solution déjà très populaire en Chine : Alipay. Dans mon précédent article, je vous expliquais que WeChat, en plus d'être une application de messagerie instantanée, est une application de paiement en ligne. Alipay se veut à l'inverse, une application de paiement en ligne avec une fonction de messagerie instantanée. Les deux applications se ressemblent énormément en termes d'ergonomie et de design. Mais créée en 2003, Alipay est la grande sœur de WeChat qui n'est devenue une application de paiement en ligne qu'après sa fusion avec l'application Tencent en 2005.
Jusqu'à cet automne, acheter en ligne sur les sites chinois était un vrai casse-tête pour moi car la carte de débit chinoise est rarement reconnue par les sites web. Je me sentais donc bien fébrile dans ce pays de l'achat en ligne. Mais depuis le lancement de la version anglaise d'Alipay il y a 6 mois, je peux enfin voler de mes propres ailes !
Comment Alipay a changé ma vie (en Chine) ?Après avoir créé mon compte, envoyé une photo de mon passeport et créé mon code digital personnel à 6 chiffres, je pouvais enfin commencer à acheter.
Sur Internet d'abord : plus besoin de vider mon compte français avec ma carte Visa, tous les sites chinois sont reliés à Alipay. Il suffit de saisir son numéro de téléphone et son code digital, et le tour est joué. Dès le 1 er achat passé, les données sont sauvegardées et pour tous les achats suivants le seul code digital suffit. C'est tout à fait pratique sur le site TaoBao, la mine d'or de la Chine où on trouve tout, tout ce qu'on ne trouve pas ailleurs, et surtout pour moins cher : dès que le compte Alipay est lié au site, on peut tout acheter en un clic (ou plutôt en 6 chiffres), depuis son téléphone ou son ordinateur. Alternative au code digital : la reconnaissance d'empreinte digitale !
Alipay, c'est un portail d'entrée pour un grand éventail de sites web marchands : billets de train et d'avion, cinéma, restaurants, etc. Mon coup de cœur, c'est la liaison avec le site de taxis " Didi ", version chinoise d'Uber. Les trajets qui me prenaient 2h en bus ou qui me coûtaient 10€ en taxi ne m'en coûtent plus que 4 et une trentaine de minutes. Uber a récemment suivi Didi en proposant le paiement par Alipay.
Ce qui m'a le plus impressionnée, c'est la combinaison Alipay/NFC : avec un téléphone muni de la technologie NFC, lorsque je colle ma carte de transports en commun, Alipay se lance et me propose alors de recharger ma carte. Simple et rapide, plus besoin de traverser la ville à la recherche d'un bureau des transports !
Dans tous les magasins ou restaurants, je ne sors plus mon porte-monnaie. Je scanne leur QR code Alipay, j'indique le montant et valide la transaction. Lorsque je dois de l'argent à un ami, plus besoin de faire l'appoint : un transfert Alipay est précis et immédiat ! De façon générale, Alipay offre une solution de dématérialisation de l'argent qui accélère et simplifie les transactions, tout en permettant un suivi des dépenses.Maintenant, voici un clin d'œil sur une utilisation touristique d'Alipay : la ville sans monnaie ! La ville de Lijiang dans la province du Yunnan a expérimenté la ville sans monnaie, en sollicitant les commerçants afin qu'ils offrent TOUS la solution de paiement par Alipay. Dans cette ville, vous n'avez donc plus besoin de pièces et de billets.
...Et si je me fais voler mon téléphone ? En théorie, personne ne peut utiliser votre compte en banque sans le code digital à 6 chiffres. Mais personnellement, la première chose que j'ai faite lorsque j'ai perdu mon téléphone a été de déconnecter ma carte bancaire de mon compte, car Alipay limite les transferts à seulement... 10 000 yuan (1300€)!!
Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire pour attirer la clientèle chinoise : créer votre compte ! Eh oui, car bonne nouvelle : Alipay arrive en Europe cet été !
Pour en savoir plus sur Alipay, je vous propose de consulter :
Diplômée de l'ESTHUA de l'Université d'Angers en conduite de projets touristiques, Amélie Perrin s'est spécialisée dans la communication et le numérique par une première expérience au CDT du Doubs. Elle a ensuite travaillé pendant deux ans comme chargée de promotion et Animatrice Numérique de Territoire pour l'Agence Touristique de la Touraine Côté Sud à Loches. Elle habite aujourd'hui en Chine où elle est lectrice de français à la Faculté de Tourisme de l'Université de Ningbo.