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ÉCONOMIE / ENVIRONNEMENT > La France gaspille toujours autant la nourriture

Publié le 30 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
La France jette 10 millions de tonnes d’aliments par an, selon une étude récente publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). De quoi nourrir 10 millions de personnes ou économiser 3 % d’émissions nationales de gaz à effet de serre.

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©GettyImages


L’intérêt de cette nouvelle étude réside dans un champ d’investigation qui totalise les effets de la chaîne alimentaire hexagonale, de la production à la consommation (à la maison et hors foyer), en passant par la transformation et la distribution. Jusqu’à présent, les éléments que nous possédions se focalisait sur certaines étapes-clés. Le rapport publié par la FAO en septembre 2013 opposait production et consommation concluant ainsi qu’un tiers de l’alimentation produite finissait à la poubelle. En France, le rapport Garot soulignait le gâchis conséquent de la distribution. La loi du 11 février 2016, oblige désormais super et hypermarchés à donner leurs invendus aux associations caritatives. Nombreuses sont celles qui, comme France Nature Environnement (FNE), demandaient depuis longtemps une étude globale au niveau national.Le voile levé sur les producteursPour la première fois donc, une étude compare l’importance du gâchis, en tonnages et en euros, selon sa place dans la chaîne alimentaire et la filière agricole. L’addition du gaspillage s’élève à 16 milliards d’euros par an : 13 % sont imputables à la production, 14 % à la transformation, 28 % à la distribution et 45 % à la consommation. "C’est souvent plus intéressant financièrement de produire plus et de jeter. Le problème, c’est que le gaspillage n’a pas de coût", analyse Pierre Galio, responsable du département Consommation et prévention à l’Ademe. En tonnages, le ratio est un peu différent : 32 % à la production, 21 % lors de la transformation, 14 % durant la distribution et 33 % lors de la consommation. "Contrairement à une idée largement répandue, le gaspillage et les pertes ne sont pas concentrés sur les consommateurs", observe quant à lui Antoine Vernier, responsable de l’étude. Si la consommation est responsable d’un tiers des pertes hexagonales, la restauration collective et commerciale est avant tout fautive. Le gâchis y est 4 fois plus important qu’au sein des foyers. Soit 138 grammes par personne et par an contre 34 g/hab/an.Cette situation alarmante devrait sensibiliser les français au travers de campagnes participatives. Pourtant, les trois nouveaux clips vidéo dévoilés par l’Ademe, diffusés à la télévision depuis le 26 mai dernier, ciblent encore une fois le quidam dans les rayons de supermarchés. "Le gouvernement n’a plus d’excuse. Il doit transformer l’actuel Pacte national contre le gaspillage alimentaire, composé de mesures non contraignantes et symboliques, par un plan d’action précis, détaillé par secteur d’activité et par filière", commente FNE dans un communiqué.Surtout des fruits et légumesLes fruits et légumes arrivent en tête des produits les plus jetés. "C’est surtout le cas au niveau de la production, car ils s’abîment vite, connaissent des surproductions saisonnières et des variations en matière d’exigences de marché", analyse Antoine Vernier. Affinée au niveau de chaque étape, l’étude de l’Ademe montre que les produits d’origine animale sont surtout boudés par les consommateurs. En revanche, le blé tendre disparaît chez les distributeurs, avec la fabrication du pain. Les pommes de terre, elles, connaissant leur plus grand gâchis chez les transformateurs. Un top 100 des aliments les plus gaspillés est en cours de réalisation à l’Ademe. Achevé en novembre prochain, il sera seulement transmis "de façon confidentielle" aux distributeurs. Les auteurs du rapport se sont également intéressés à l’évaluation du poids climatique du fléau. Ils le chiffrent à la louche à 15,3 millions de tonnes équivalent CO2 par an. Soit 3 % des émissions nationales de gaz à effet de serre tout de même (hors importations). A la hauteur de ces chiffres, les enjeux s’avèrent énormes. "En réduisant d’un tiers seulement le gaspillage annuel issu de 96 collèges, le conseil général de l’Isère a économisé 1 million d’euros par an, qu’il a réinvestis dans des produits de meilleure qualité", cite Pierre Galio. AF

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