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Critique Ciné : Dalton Trumbo (2016)

Publié le 30 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Dalton Trumbo // De Jay Roach. Avec Bryan Cranston, Diane Lane et Helen Mirren.


L’histoire de Dalton Trumbo pourrait facilement être mise en parallèle avec celle de Ave Cesar !, le film des frères Coen avec George Clooney sorti au début de l’année pour la simple raison que les deux films parlent de la Guerre Froide et d’Hollywood à cette époque là. Dalton Trumbo est un scénariste de talent, un génie, accusé du jour au lendemain d’être communiste ce qui va ruiner sa réputation (et un Oscar lui passa sous le nez à cause de ça puisqu’il a donné un script à un ami à lui). Jay Roach (Moi député) continue de démontrer son engagement pour les films un peu plus politique et le portrait de ce scénariste de génie ne pouvait pas se faire sans ça. On sent que le scénario de John McNamara (Aquarius, Fastlane) adapté du roman de Bruce Cook est très documenté. Les détails de la vie du personnage transpirent donc à l’écran ce qui est très important pour nous faire ressentir le réalisme de ce biopic qui a un charme plus intéressant que d’autres du genre. Bien que certains moments du film soient un peu rébarbatifs et semblent redire des choses que l’on a déjà vu par le passé, la mise en scène est toujours soignée et permet de servir les personnages et l’histoire à merveille. Je ne connaissais pas vraiment l’histoire de cet homme et après Dalton Trumbo, on découvre que le film était plus que jamais mérité.

Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.
Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste.
Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.
Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction.
En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.

Il était même nécessaire afin de faire un portrait différent du grand Hollywood et pas un portrait des plus reluisants. En effet, dans Dalton Trumbo, Hollywood est un grand méchant loup. Pas seulement par rapport à la politique mais aussi au fait que l’industrie doit être nourrie encore et encore de scripts en tout genre. Quitte même à faire complètement perdre la tête à notre héros. La façon dont le film devient un drame familial dans sa seconde partie est fascinant. On voit le personnage se déconstruire face à lui, perdre complètement la boule et perdre sa propre famille au profit d’une carrière qu’il pourrait bien ne plus jamais retrouver. Le scénario est rondement bien mené, soignant chacun des recoins afin que l’on n’a jamais l’impression de sortir ni de l’histoire ni de l’époque. Ce n’était pas forcément ce qu’il y a de plus facile. Ce héros reste pourtant un emblème paradoxal dans toute sa splendeur, communiste et capitaliste à la fois. Mais justement, on va dire que c’est aussi ce qui faisait le charme de Dalton Trumbo à l’époque. A l’écran c’est Bryan Cranston qui le crève. Nominé pour un Oscar du meilleur premier rôle, il n’aura vraiment pas démérité et nous aura même offert un assez joli film.

Ce qui est presque dramatique dans l’histoire de Dalton Trumbo c’est finalement que l’homme a gagné plusieurs Oscars sans que son nom soit affiché. Tout cela jusqu’au fameux Spartacus de Stanley Kubrick qui aura été l’un des avènements de la carrière du scénariste. Bryan Cranston donne véritablement vit à quelqu’un que peu de gens de notre époque doivent connaître (en tout cas, je ne le connaissais pas du tout). Si l’on part du principe que Hollywood produit énormément de biopic mais Dalton Trumbo fait partie de ceux qui sont réussis. Il y a une vraie richesse dans le récit et ce même si dans un sens, Dalton Trumbo pourrait être vu comme un film qui manque d’audace. Aidé par un solide casting et de belles trouvailles, le film brille par sa capacité à nous divertir du début à la fin et à nous intéresser à la vie de cet homme.

Note : 8/10. En bref, un très joli biopic.


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