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Critique Ciné : Les Malheurs de Sophie (2016)

Publié le 30 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Malheurs de Sophie // De Christophe Honoré. Avec Anaïs Demoustier, Golshifteh Farahani et Muriel Robin.


Christophe Honoré lâche un peu mes romances compliquées pour une adaptation des fameux Malheurs de Sophie. Je ne connais l’oeuvre que de très loin, surtout de ce que j’ai pu en voir dans d’autres adaptations. Loin des Chansons d’Amour, très loin des Bien-aimés ou même du très expérimental et osé Métamorphoses (2014), Les Malheurs de Sophie est une nouvelle corde que le réalisateur ajoute à son arc. Connu pour être quelqu’un qui aime oser dans son propre univers, il ose visuellement ici l’utilisation du 4/3 qui n’était pas nécessaire mais qui permet de rendre compte du côté film de famille et l’idée n’était pas mauvaise. C’est un peu plus accessoire et dispensable que l’utilisation que Xavier Dolan a pu faire de la réduction de l’écran dans Mommy, mais ce n’est pas si grave que ça pour autant. La difficulté de Les Malheurs de Sophie était d’adapter une histoire et d’en faire quelque chose, de le mettre à sa sauce. Bien que Christophe Honoré ait déjà écrit pour la jeunesse des trucs pas forcément très bon, ce qui m’a surtout séduit ici c’est l’utilisation des décors et de l’époque retranscrite avec une vraie fidélité.

Depuis son château, la petite Sophie ne peut résister à la tentation de l'interdit et ce qu'elle aime par dessus tout, c'est faire des bêtises avec son cousin Paul. Lorsque ses parents décident de rejoindre l'Amérique, Sophie est enchantée. Un an plus tard, elle est de retour en France avec son horrible belle-mère, Madame Fichini. Mais Sophie va pouvoir compter sur l'aide de ses deux amies, les petites filles modèles, et de leur mère, Madame de Fleurville pour se sauver des griffes de cette femme.

Pour ce qui est de l’adaptation en tant que tel, je ne sais pas forcément si elle est fidèle ou non. Ce que je sais de mon côté c’est que je me suis parfois un peu ennuyé. Il y a des longs passages à vide par moment qui donnent l’impression que Les Malheurs de Sophie a du mal à accrocher alors que le début est énergique, vivant, notamment grâce aux bêtises de son héroïne. Mais en prenant son plus beau mixeur Moulinex, Christophe Honoré a parfois oublié un peu le spectateur. Notamment avec la mère de Sophie, loin d’être crédible. L’actrice est bonne et pourtant, on a l’impression qu’elle vient des pires castings que Honoré ait pu faire. Ensuite, il y a l’héroïne en tant que tel. Si je ne connais pas bien l’oeuvre, je trouve que le film ne sait pas toujours quoi faire d’elle. Elle est à la fois la sotte que l’on punit pour ses bêtises et un tout autre personnage, plus sentimental dans le fond mais étant donné que le récit manque de profondeur, le tout manque vraiment d’intérêt. Du coup, on s’ennui par moment à cause de ce manque d’équilibre dans les relations entre les personnages. Fort heureusement, au milieu de ce qui n’est pas la plus belle des réussites il y a Anaïs Demoustier.

Cette jeune actrice française qui se fait de plus en plus un nom dans le cinéma français est une vraie sucrerie que l’on ne voit pas assez dans Les Malheurs de Sophie. J’avais vraiment envie de profiter plus de son personnage, qui ressemble beaucoup plus à l’idée que je me faisais de la petite héroïne et des personnages qui l’entourent plutôt que ce à quoi l’on assiste. Notamment avec Muriel Robin. L’arrivée de cette dernière casse presque totalement les bons éléments qui restaient encore du point de vue de Sophie et des domestiques qui sont alors mis de côté au profit du personnage sans âme et ridicule d’une Muriel Robin pas très inspirée. D’ailleurs, je trouve cette actrice mauvaise. Elle a beau faire (parfois) de bons shows comiques, elle n’en reste pas moins une comédienne au talent de mauvais goût. Je sais que beaucoup penseront le contraire mais je crois qu’au fil des années mon désamour pour l’actrice alors que j’aime bien la comédienne sur scène est presque devenu physique.

Note : 5/10. En bref, un film qui pèche sur l’ennui qu’il créé dans sa seconde partie. Dommage.


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