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Tsunami dans une piscine de Sète…

Publié le 01 juin 2016 par Particommuniste34200

Après le FC Sète Commeinhes coule le SEDD…

Sète : l’entente Dauphins Dockers boit la tasse et à quel prix !

  • Écrit par  Emmanuelle Stange
La fusion à marche forcée a pulvérisé le club mythique et reconnu des Dauphins, créé en 1907. Photo archives La fusion à marche forcée a pulvérisé le club mythique et reconnu des Dauphins, créé en 1907. Photo archives L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite – LMRS – (c) Copyright Journal La Marseillaise

Créé il y a 18 mois, le Snedd annonce un déficit record et revoit à la baisse ses ambitions sportives. La fusion des deux clubs aquatiques, encouragée par la Ville, prend l’eau. L’opposition veut voir les comptes.

« Si ça n’est pas un fiasco, ça y ressemble ! » C’est en ces termes que l’élu d’opposition Jean-Luc Bou résumait la situation du Snedd (Sète natation entente Dauphins-Dockers) lundi soir en conseil municipal, lors du vote d’une subvention exceptionnelle de 30 000 euros au club. Il faut dire que 18 mois après sa création, cette association née de la fusion, fortement encouragée par la municipalité, du club historique des Dauphins et de celui des Dockers, prend l’eau de toute part. Le président Jean-Pierre Chafes évoquait récemment dans la presse un déficit de 300 000 euros. « Cette fusion, assortie d’une subvention de 75 000 euros attribuée par la Ville en juillet 2014 pour apurer les déficits cumulés des deux clubs, avait pourtant pour objectif de faire des économies d’échelle en mutualisant les moyens », rappelle Jean-Luc Bou. Ce qui au demeurant pouvait sembler logique sauf que la mutualisation s’est muée en fusion à marche forcée, sans l’aval de l’équipe encadrante des Dauphins, notamment les Bonniou qui ont été évincés.

Le transfert au Snedd d’une partie des cours municipaux de natation et d’aquagym, devait en outre constituer une source de revenus. Au final, le Snedd, qui a embauché pléthore d’éducateurs pour assurer les cours, perd de l’argent. Les tarifs aux usagers ont augmenté et le nombre d’adhérents a chuté (de 1 500 à 1 200). Enfin concernant les ambitions sportives, c’est la débandade en élite Pro A de water-polo. L’équipe qui, selon le résultat qu’elle obtiendra samedi face à Nice, oscillera entre la 3e et la 6e place du classement national, se délite. L’entraîneur, recruté en Espagne, est sur la sellette et, en raison des baisses de salaires annoncées, de nombreux joueurs vont partir. « Une fuite des talents » acceptée à l’avance par le président du Snedd. « Est-ce la fin programmée du water-polo professionnel à Sète ? », s’inquiète Jean-Luc Bou.

Naufrage financier, sportif et social

Concernant la sous-évaluation du déficit initial, estimé aujourd’hui à plus de 100 000 euros, l’élu d’opposition s’interroge : « Pourquoi ne pas avoir vérifié les comptes avant la fusion ? » Des comptes que les dirigeants historiques des Dauphins réclamaient depuis des années. « Et puis il faudra bien que M. Bodard, élu de la majorité municipale et dirigeant influent du Snedd, nous explique comment on crée un déficit de 300 000 euros en 18 mois sur un budget initial de 450 000 euros. » Sauf qu’en tant que membre du comité directeur de l’entente, l’élu en question n’a pas assisté à la délibération. « Il aurait au moins pu écouter », estime Jean-Luc Bou qui réclame un audit.

L’adjoint aux sports botte en touche

« Depuis septembre, la gestion est suivie par un expert comptable et un commissaire aux comptes, répond Gérard Castan. Nous devrions connaître le bilan 2014-2015 et celui estimé de 2015-2016 d’ici 15 jours ». Bottant en touche concernant la responsabilité de la mairie dans cette fusion - « les clubs font ce qu’ils veulent » - l’adjoint aux sports espère que les mesures annoncées par les dirigeants du Snedd (hausse des adhésions, restructuration, diminution de la masse salariale en Pro A, création de nouvelles activités) permettront de remettre le club à flot. « M. Chafes assure qu’il n’y aura pas de licenciements mais de l’optimisation, reprend le représentant de « Puissance Sète ». Ces propos sont inquiétants pour les salariés ». Contactés par téléphone, plusieurs d’entre eux, soucieux de garder l’anonymat, confirment et dénoncent une ambiance délétère.

« J’espère que cette restructuration évitera à la Ville et donc aux Sétois de mettre la main à la poche comme ce fut le cas pour le FC Sète », avertit Véronique Calueba-Rizzolo. « Nous serons très vigilants sur l’utilisation de la subvention accordée ce soir pour les animations estivales prévues sur la plage de la Fontaine », enchaîne Jean-Luc Bou qui demande une suspension de séance lors du prochain conseil « afin que M. Bodart vienne s’expliquer. »

Emmanuelle Stange



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