C’est une indication est utile même si elle » ne fera pas tout « , aux fumeuses qui souhaitent arrêter. Ces chercheurs de l’Université de Pennsylvanie révèlent en effet un moment plus favorable, dans le cycle menstruel: juste après l’ovulation et vant les règles. Les circuits du cerveau impliqués dans la prise des » bonnes décisions » apparaissent modulés par le cycle menstruel et les niveaux d’hormones. Des données, publiées dans la revue Nicotine & Tobacco Research et présentées à la Réunion annuelle de l’Organization for the Study of Sex Differences à prendre en compte pour le développement de statégies de sevrage plus efficaces.
Le tabagisme demeure la principale cause évitable de décès et ses effets chez les femmes apparaissent plus sévères que chez les hommes, en particulier le risque de maladie coronarienne et de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Des études ont également suggéré que les femmes ont plus de difficultés à arrêter que les hommes.
La phase du cycle menstruel est associée à des niveaux spécifiques d’hormones et donc des effets sur les processus neuronaux, la cognition et le comportement. En d’autres termes, tous les jours du cycle ne sont pas également opportuns, pour l’arrêt du tabac, explique l’auteur principal de l’étude, le Dr Reagan Wetherill, professeur assistant de psychologie. Au départ de l’étude, son équipe a pris en compte les données disponibles chez l’animal : les hormones sexuelles naturelles (œstrogène et progestérone) fluctuent au cours du cycle menstruel et cette fluctuation module le comportement addictif. Ainsi, les données sur l’animal montrent que, pendant la phase pré-ovulatoire, lorsque le rapport de la progestérone à l’œstrogène est faible, les femelles sont plus susceptibles d’adopter des comportements addictifs. Au cours de la phase lutéale précoce du cycle menstruel, lorsque le rapport de la progestérone à l’œstrogène est élevé, ces comportements addictifs sont diminués-ce qui suggère un effet » anti-addiction » de la progestérone.
Tous les jours du cycle ne sont pas » égaux « pour l’arrêt du tabac : l’équipe a étudié, via IRM, les cerveaux de 38 femmes préménopausées, fumeuses depuis plusieurs années, âgées de 21 à 51 ans, mais en bonne santé physique et ne prenant pas de contraceptifs hormonaux. Leur analyse s’est concentrée sur la communication entre les zones du cerveau de contrôle des impulsions et le circuit de la récompense. L’analyse identifie des différences de connexion en fonction de la période du cycle menstruel ente les zones de contrôle cognitif et celles impliquées dans la récompense, au moment de fumer une cigarette ou encore de l’exposition aux indices liés au tabagisme (comme les proches avec qui on fume, les lieux et les stimuli (geste, odeur) associés au tabagisme.
ØL’étude démontre à nouveau que ces indices peuvent être tout autant générateurs de plaisir, que le fait de fumer une cigarette.
En 2015, les chercheurs avaient déjà démontré que la période qui suit l’ovulation et précède les règles alors que les taux d’œstrogène et de progestérone sont à leur plus haut niveau, est plus propice à l’arrêt du tabac. A ce stade, les connexions fonctionnelles entre les zones impliquées dans le contrôle cognitif et les zones liées à la récompense sont les plus fortes. Ces données confirment que la progestérone peut exercer des effets protecteurs sur les comportements addictifs mettent ainsi en évidence des différences sexuelles dans le comportement tabagique, le sevrage et la rechute.
En pratique, le choix d’une simple date peut avoir un impact sur le succès de l’arrêt du tabac.
Source: Biology of Sex Differences et Nicotine & Tobacco Research June 2016 doi:10.1093/ntr/ntu183 Influence of Menstrual Cycle Phase on Neural and Craving Responses to Appetitive Smoking Cues in Naturally Cycling Females
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