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François Hollande n’a de chance avec ses ministres tantôt chargés du budget comme M. Cahuzac ou tantôt de l’économie comme M. Macron. Si leurs démêlés avec le fisc ne sont pas de même nature, ils embarrassent tout de même le pouvoir d’autant qu’un certain candidat avait déclaré faire de la finance son adversaire principal. Cahuzac avait des comptes un peu partout sur la planète (dans des paradis fiscaux) pour échapper à l’impôt en France et Emmanuel Macron a dû faire preuve d’imagination pour essorer son patrimoine et tenter d’éviter l’Impôt sur la fortune.
Cahuzac, grâce à Mediapart, n’a pas pu échapper à la nécessité de la transparence et a été contraint d’avouer qu’il avait menti. La conséquence — son éviction du gouvernement — n’est intervenue que très, trop, tardivement eu égard aux preuves rendues publiques par le site dirigé par Edwy Plenel, lequel affirmait urbi et orbi que Cahuzac mentait et finirait par être disqualifié. Tous ceux qui ont soutenu Cahuzac contre l’évidence et les faits doivent s’en mordre les doigts.
Que reproche-t-on à Emmanuel Macron ou plutôt que lui reproche la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ? D’avoir sous-estimer les biens que lui et son épouse possèdent en commun. Sous-estimer dans un simple but : ne pas atteindre le seuil de 1,3 millions d’euros qui déclenche l’ISF. Il a donc fallu que le Canard enchaîné et Mediapart, encore, mettent au jour le dossier Macron même clos. Le jeune et prometteur ministre ne sera pourtant pas éconduit. François Hollande le conservera auprès de lui pour tenter d’éviter l’humiliation que les sondages d’aujourd’hui lui promettent. M. Macron a affirmé ne pas apprécier le déballage public. Il est vrai que ce n’est pas agréable de se faire taper sur les doigts mais quand on est ministre de la République d’un gouvernement issu d’une majorité de gauche, on doit être exemplaire ou en tout cas y tendre le plus possible.
Avec 14 % d’intentions de vote, le président de la République actuel éventuel futur candidat serait très loin d’Alain Juppé (35 %) et de Marine Le Pen (28 %). Il serait même tutoyé par François Bayrou (13 %) et Jean-Luc Mélenchon (12 %). Soyons prudents. Un sondage réalisé un an avant l’échéance n’a rien de significatif. Les lignes vont évidemment bouger d’ici 2017. Il y aura la primaire de la droite (avec quel vainqueur ?). La gauche partira sans doute en ordre dispersé si bien que la seule certitude est que Marine Le Pen fera plus que 25 %. Elle n’aura aucune chance d’être élue présidente de la République. Mince consolation.