Il était aussi le frère de Marie-Thérèse Goutmann, trésorière de la section du Parti Communiste de Sète.
Denis Milhau, figure majeure de l’histoire de l’art en France, conservateur en chef du musée des Augustins pendant 30 ans, ami de Picasso, spécialiste des Beaux Arts mais aussi très attentif à la création moderne et contemporaine, est mort dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 82 ans.
© Capture d’écran Denis Milhau, lors de l’entretien qu’il avait accordé à Olivier Michelon et Guillaume Blanc, à l’occasion des 50 ans du don par Picasso à la ville de Toulouse de « La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin »
Denis Milhau était communiste comme son ami Pablo Picasso, à qui il avait consacré la première exposition thématique « Picasso et le Théâtre » à Toulouse en 1965.
C’est d’ailleurs grâce à l’ancien conservateur du Musée des Augustins de 1963 à 1994, que Picasso avait offert à la ville de Toulouse l’immense rideau de scène « La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin ». Lors de l’exposition, le jeune conservateur avait demandé au fondateur du cubisme s’il pouvait garder en dépôt ce fameux rideau de scène du 14 Juillet. Pablo Picasso lui avait alors précisé que pour lui, le dépôt serait permanent.
« La dépouille de Minotaure en costume d’Arlequin » de Pablo Picasso
Cinquante ans plus tard, cette œuvre de 8 m sur 13 avait servi de point de départ à une nouvelle exposition Picasso, au musée d’art contemporain des Abattoirs de Toulouse qui abrite aujourd’hui le rideau.
Ce fut l’occasion pour le conservateur Olivier Michelon de recueillir auprès de Denis Milhau « la mémoire vidéo » de cette oeuvre, réalisée en plein Front populaire « pour et par Picasso pour la pièce de Romain Rolland, Le 14 juillet ». Une œuvre qui signait les prémices de Guernica, réalisé un an plus tard.
Plus de trente années durant, Denis Milhau a mené une importante politique d’expositions. Il a notamment beaucoup travaillé sur la scénographie des chapitaux romans. Mais il était en même temps très attentif à la création moderne et contemporaine. Il a ainsi contribué à l’élaboration de la collection d’art contemporain qui constitue une bonne part du fonds des Abattoirs.
Dès sa nomination en 1963 aux Augustins, à qui il entendait « redonner sa dimension internationale », Denis Milhau affichait la couleur : il serait plutôt un « agitateur culturel » qu’un conservateur.