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Critiques Séries : Cleverman. Saison 1. Pilot.

Publié le 02 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Cleverman // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Le sous texte aborigène est forcément ce qu’il y a de plus intéressant dans une série comme Cleverman. Cette dernière passe énormément de temps à construire son univers dans cet épisode plus qu’à réellement raconter quelque chose autour de sa galerie de personnages. Cela n’en fait pas pour autant un mauvais produit, juste un produit qui aurait pu être bien plus intéressant. Le sous texte est donc ce qu’il y a de plus creusé et surtout ce que traite Cleverman le mieux. C’est un premier épisode assez étrange que l’on nous présente mais qui a toutes les qualités d’une série de Sundance TV. On retrouve alors un peu de cette ambiance caractéristique des séries de cette chaîne alors qu’elle cherche à nous plonger dans un univers un peu en marge de la société. Par certains aspects, Cleverman pourrait être une sorte de SF cyber-punk dans un monde qui n’a pas encore connu l’apocalypse. Il y a presque un peu de Dark Angel, de Star Crossed, de séries sur des personnages mis à l’écart de la société. Il y a des tas de bons exemples de séries qui ont su parler des différences, et surtout de comment ces différences peuvent être sujet à confrontation avec le monde moderne que l’on connaît. C’est presque une sorte de prisme pour parler des différences de chacun qui peuvent le mettre face au pied du mur dans la société de nos jours.

Dans un futur proche, des mutants tentent de survivre dans une Australie qui les ostracise. Traqués, exploités, voire tués par les humains, ils n’ont d’autre option que de vivre cachés. Deux frères ennemis vont lutter ensemble contre l’oppression.

Cleverman est donc une série intelligente qui a suffisamment de ressources pour tenir son propos aborigène de façon soignée. L’écriture est donc clairement présente mais ce qui fait un peu défaut à la série c’est la mise en place. On la sent parfois un peu longue alors que justement il aurait été intéressant de se concentrer autant sur les personnages que sur l’univers en tant que tel. Certes, il y a des passages intéressants que Jonathan Garvin (Offspring), Jon Bell (Redfern Now) et Michael Miller (Conspiracy 365) parviennent à mettre en scène comme des passages essentiels. Notamment celui de la mort de cette jeune fille mutante qui n’avait rien demandé à personne et qui meurt. Cela met tout de suite dans l’ambiance et le fait que des personnages qui vivent en autarcie de la société moderne sont souvent vus comme des parias. Outsiders (WGN) avait déjà tenté plus tôt cette année de parler d’une culture secondaire, en marge de la société. Inspirée par la mythologie aborigène, Cleverman réfère à un chaman australien indigène qui agit comme un passage entre la réalité spirituelle et le monde réel. C’est compliqué mais après quelques recherches sur le sujet, on comprend un peu mieux.

Dans un sens, ce n’est pas si étranger que Cleverman soit aussi réussie du point de vue aborigène, notamment car l’un des créateurs, Jon Bell, a travaillé sur Redfern Now, un excellent exemple du genre. D’un point de vue plus fantastique, Cleverman est là aussi curieuse. On sent l’envie de nous raconter des tas de choses sur les personnages tout en créant de nouvelles perspectives pour la suite. Mais le monde complexe que la série tente de créer reste complexe malgré tout. C’est dommage de prendre autant de temps à construire un monde dans ce premier épisode en oubliant un peu les personnages. C’est le piège de ce genre de série, trop happée par le monde qu’elle a envie de nous proposer et pas suffisamment préoccupé par le reste. Enfin, cela a encore de quoi se délier par la suite car le potentiel est pour le moment très bon. Ce premier épisode est par ailleurs une très belle introduction, mise en scène de façon intelligente, avec en parallèle un solide casting d’acteurs et d’actrices que je ne connaissais pas vraiment.

Note : 6/10. En bref, je suis curieux de voir ce que Cleverman peut donner sur la longueur. Elle a du potentiel.


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