C’est marrant comme on les entend moins les défenseurs acharnés de la propriété terrienne lorsqu’une petite vaguelette d’un ruisseau à l’accoutumée aussi insignifiant qu’un discours de Robert Ménard vient emporter bruyamment la petite maison familiale, la voiture et le lit, avant de retourner dans le sien comme si de rien n’était. « On est chez nous, ici ! » gueulaient encore certains pour justifier leur vote FN et leur droit du sol. Non les gars. Personne n’est chez lui ici bas…De quel droit ? Celui, financier, d’avoir pu obtenir un crédit sur 30 ans pour pouvoir bâtir dans cette vallée pourtant non constructible, parce que monsieur le Maire n’est pas très regardant sur les détails ? Ou celui, familial, d’avoir hérité de cette vieille bâtisse de pierres brinquebalantes dont on se serait bien passé pour éviter de payer l’ISF? A la limite feignez de ne pas savoir, comme Macron. Mais tout juste êtes vous locataire, comme le chantait si bien Jean-Louis Aubert, avant de redevenir l’idole des rockeurs, à son insu.
Quelle prétention que de vouloir dompter la nature, propriétaire des lieux, acariâtre certes, mais qui sévit ici depuis quelques milliards d’années en prenant bien soin d’éliminer les innombrables morpions qui commencent à lui chauffer l’épiderme. Alors certes, ça peut tomber de manière aléatoire. Tsunami en été, tremblement de terre au printemps, incendies en hiver, coup de foudre au Parc Monceau.Et ni la gauche, ni les francs-maçons, ni la CGT, ni Alain Gillot-Pétré n’y sont pour quelque chose. Les industriels un peu plus. Simplement être un peu plus humble, un peu plus prudent et un peu plus vigilant sur les plans d’urbanisme et la procréation sauvage…Et pendant que des gens malheureux voient leur vie s’enfuir en trois secondes chrono, les pros du manche de Roland Garros se demandent comment, foutre Dieu, ils vont bien pouvoir terminer leur tournoi et empocher leurs millions en jouant à la baballe pour amuser les riverains du 16e et occuper Nelson Monfort ! La vie est injuste.
Vivement l’Euro ! Entre la finesse de Philippe Martinez et la légèreté des CRS, ce moment tant attendu pour resserrer le tissu social entre français devrait être un grand moment de rigolade au milieu des grèves, des crues et des ordures ménagères. Je ne sais plus quelle coiffeuse disait « Il n’y a plus de saisons ! » mais ça n’a jamais été aussi vrai alors que les Jeux Olympiques d’hiver commencent à Rio dans quelques semaines. J’aimerais tellement m’en foutre autant que de la chute de Canal Plus, mais je n’y arrive pas. A chaque fois que j’allume la télé j’ai envie de torturer un girafon. Racistes décomplexés, anti-racistes pro Benzema, people, viols, attentats, meurtres, FN, people, abandon d’enfants dans une forêt japonaise, crash, policiers corrompus, people, naufrage, assemblée nationale, nouveau Céline Dion, Boko Haram, people, primaires à droite, Daesh, Balkany, Franz Olivier Giesbert, people : la petite boutique des horreurs médiatiques est bien plus flippante que n’importe quel Wes Craven, mais bien moins jouissive !
Cyril Hanouna, qui n’est pas la moitié d’un con, disait encore récemment : «Les gens ont besoin d’informations qui entrent aussi vite qu’elles sortent de leur tête», se rêvant en une espèce de Jimmy Fallon français. Oui Cyril, sauf que Jimmy Fallon a du talent mais surtout du respect pour ses spectateurs. Et à cette allure le monde, si le temps le permet, se divisera bientôt en deux catégories : ceux qui rentreront encore dans des librairies, et les autres…
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