La Rochelle, soupçon de parachute doré au Pompes funèbres publiques

Par Guillaume Bailly -Juin 6, 2016

C’est un petit scandale qui secoue le Pôle Funéraire Public et la mairie de la Rochelle lu dans Sud-Ouest ce matin. Au centre du conflit, un parachute doré supposé pour le directeur des Pompes Funèbres selon les manifestants, qui n’en est pas un selon les autorités, il n’empêche : ça fait beaucoup d’argent.

Un conseil municipal si tranquille

C’était une réunion qui s’annonçait pourtant tranquille : les conseillers municipaux siégeant dans la Commission Consultative des Services Public de la Rochelle devaient, comme les statuts le prévoient, examiner les comptes des Pompes Funèbres Publiques. Et tout était effectivement calme, jusqu’à cette question posée par un conseiller municipal d’opposition de droite.Si nous n’avons pas la formulation exacte de la question, elle peut se résumer ainsi « Et les 280 000 euros de provision pour le directeur des pompes funèbres, c’est quoi, exactement ? »Si la question a intrigué deux conseillers municipaux de la majorité, la réponse les a carrément poussé à se désolidariser du budget, ce qui n’est pas rien.

Points de vue

En effet, il est avéré que la ville de La Rochelle a provisionné 280 000 euros. Cette somme est destinée au directeur des pompes funèbres en cas de départ.Les élus opposés au projet, qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition, y voient un parachute doré. Ce à quoi tout ceci peut fort bien ressembler, en effet.La réponse de Pierre Malbosc, du PRG, président de la Société Publique Locale des pompes funèbres, est fort différente. Il justifie la provision par le fait que le directeur des pompes funèbres, n’étant pas salarié, n’a pas le droit aux indemnités de chômage. La somme provisionnée correspond à deux ans de salaires, qui lui seraient versés mensuellement pendant deux ans, au cas ou l’ancien dirigeant putatif resterait sans emploi.Hors de question, donc, de lui faire un chèque de ce montant. Et hors de question, également, de l’indemniser s’il venait à sortir pour cause de faute.

A vot’bon cœur, messieurs-dames

Pour la première fois de cette mandature, le budget a été rejeté. L’élue Ecologiste s’est abstenue, et le conseiller délégué aux finances et contrôle budgétaire indépendant a voté contre. Monsieur Malbosc a opté pour la carte de l’apaisement, souhaitant reformuler la solution avant le conseil municipal du 20 juin prochain.Et de reformulation, il y en a bien besoin. Luc Bourrianne, qui a publié l’information dans sud-Ouest du 6 juin, a contacté Jean-Michel Mauvilly, de la commission consultative des services publics locaux. Et, selon ce dernier, dans sa formulation initiale, le directeur des pompes funèbres toucherait cette somme quel que soit le cas de figure, et même en cas de faute grave.En attendant, les parties se divisent, entre les partisans d’une reformulation de la cagnotte, et les partisans de son retrait pur et simple.Les élus PRG ont fait le parallèle entre un trou dans la caisse de l’Office de Tourisme passé inaperçu il y a quelques temps et cette affaire, signalant que sa détection prouve que la gestion municipale s’est améliorée. On pourra aussi penser que cette tentative manquée de passage en douce prouve surtout que certaines habitudes ont la vie dure.
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