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Lost in the West (2016) : voyage dans le temps juvénile

Publié le 07 juin 2016 par Jfcd @enseriestv

Lost in the West est une nouvelle minisérie de 3 épisodes qui a été diffusée du 28 au 30 mai sur les ondes de Nick (Nickelodeon) aux États-Unis et qui met en scène deux demi-frères : l’athlétique et tombeur de ces dames Dave (Niko Guardado) et le nerd Chip (Caleb Thomas). La dernière invention de ce dernier est un téléphone portable doté d’une pile nécessitant de n’être rechargée qu’une seule fois par mois et c’est en le manipulant que par hasard ils se retrouvent propulsés en 1885 dans leur ville natale : Texoma. En attendant de pouvoir retourner chez eux, ils se familiarisent avec la population locale et pourquoi pas, essaient de changer le passé dans le but de retourner vers un avenir meilleur. Malgré plusieurs petits défauts, Lost in the West s’avère un divertissement léger et sympathique destiné aux moins de 16 ans. S’il est normal que l’on tourne plus d’une fois les coins ronds étant donné la clientèle visée, on s’explique mal qu’on ait si peu profité de ce voyage dans le temps pour mousser l’humour de la série.

Lost in the West (2016) : voyage dans le temps juvénile

Ces oubliés de la fiction

Dave et Chip atterrissent à un Texoma; le symbole du véritable Far West et en attendant de retourner dans le présent, ils rendent visite à Luna (Fallon Smythe), une Amérindienne dont la lointaine descendante Lisa (même actrice) fait battre le cœur de Chip. C’est qu’en 1885, elle est propriétaire d’un ranch que Doc Duvalier (Mark Schardan) tient à tout prix à s’approprier et selon l’histoire officielle, il la revendra à une compagnie de chemin de fer qui changera pour le pire le paysage de la ville. Aidés aussi de Texas Jane (Morgan Higgins), une cowgirl qui ne laisse pas Dave indifférent, ils réussissent à gagner assez d’argent pour permettre à la famille de Luna de payer ses dettes et de rester sur ses terres. Le hic est que de retour dans le présent, cette simple opération a bouleversé le cours des événements et qu’il importe de revenir encore une fois dans le passé pour tout rectifier… quitte à ce que cela se transforme en cercle vicieux.

En télévision on a souvent l’impression que la tranche des 10-15 ans est laissée pour compte lorsqu’il est question de fiction. Des séries comme Scream, Slasher, Scream Queens, iZombie, Bitten ou Fear the Walking Dead s’adressent à un public plus jeune, certes, mais davantage à des adulescents avec pour thèmes récurrents la drogue, le gore, la violence, le sexe et les premières expériences. Évidemment avec le temps, on a l’impression que les studios rivalisant entre eux s’efforcent de pousser toujours un peu plus loin la controverse et en ce sens, Lost in the West est d’une rafraîchissante « pureté ». Mis à part quelques blagues récurrentes sur les flatulences (Le ranch de Luna est nommé « Hoof Hearted » (= who farted) et à un moment, Doc donne à manger au cheval de Dave un plat de fèves rouges de façon à ce qu’il empeste son cavalier), Lost in the West parvient à nous divertir sans pour autant tomber dans le vulgaire et mention toute spéciale aux deux comédiens principaux à qui l’on souhaite une belle carrière étant donné leur talent.

Lost in the West (2016) : voyage dans le temps juvénile

Évidemment, qui dit série jeunesse implique immanquablement quelques raccourcis dans le scénario ou l’utilisation de quelques clichés reliés à la culture populaire. Ainsi, ce voyage dans l’univers du Far West fait un peu fi des réalités historiques et interpelle davantage notre mémoire cinématographique avec ses cowboys et ses Indiens, les méchants habillés en noir et au physique en général moins flatteur et c’est sans compter une trame sonore à la Sergio Leone : il ne manque que le ballot de foin volant au vent! De plus, c’est peut-être par manque de budget, mais les costumes en général ont l’air d’avoir été achetés au dollarama et il est mieux de tout simplement fermer les yeux sur la chorégraphie des quelques combats que l’on y retrouve.

Un voyage comme un autre?

En somme, Lost in the West aurait dû s’inspirer de Time Travelling Bong de Comedy Central; cette minisérie où deux adolescents voyageaient à différentes époques : on y traitait entre autres de machisme, de la situation des noirs aux États-Unis, de références à la culture pop tout ça avec un humour décapant.

Sans aller aussi loin, on regrette par contre que Lost in the West, ait si peu mis l’emphase sur son voyage dans l’histoire. C’est qu’après s’être retrouvés plus de 100 ans en arrière, l’adaptation de Dave et Chip à ce nouveau mode de vie est quasiment nulle : en fait, on a l’impression qu’ils ont tout simplement quitté la banlieue pour une destination plus « sauvage ». Le seul apprentissage qui se révèle véritablement essentiel en début de série est que les voyageurs sachent monter à cheval pour le duel qui s’en vient, mais le résultat aurait été le même s’ils avaient tout simplement visité un ranch quelconque.

Lost in the West (2016) : voyage dans le temps juvénile
Reste un petit détail non négligeable : la société faussement égalitaire dans laquelle ils atterrissent : Noirs, Blancs et Amérindiens cohabitent dans une parfaite harmonie. Et c’est sans compter le personnage de Luna qui avec ses tresses ses franges et ses mocassins ressemble comme deux gouttes d’eau au personnage d’Arc-en-ciel dans « Yakari », cette bande dessinée née dans les années 70. Certes, le but ici n’était pas d’instruire les jeunes, mais bien de les divertir, mais on est néanmoins déçu de ce recours un peu trop rapide aux clichés, d’autant plus que l’interprète de Luna n’est même pas d’origine amérindienne; ces grands absents des écrans étasuniens

Nick n’étant pas une chaîne des plus regardées, et ce malgré les presque 100 millions de citoyens américains qui y sont abonnés, les cotes d’écoute n’étaient pas assez importantes semble-t-il pour être divulguées par Nielsen dans ses rapports journaliers. Quoi qu’il en soit, à la fin du troisième épisode, on laisse la porte grande ouverte à une suite, qui cette fois pourrait transporter nos aventuriers dans le futur. Reste à savoir si Nickelodeon ira de l’avant.


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