"...comme une grande cité mondiale où se retrouvent les plus puissants et les plus pauvres. Leur trait commun est la fluidité.
Les puissants les maitrisent, tirent leur fortune de la bourse, des affaires, de leurs carrières, de leurs alliances. Les plus pauvres s'y coulent, en deviennent le lubrifiant.
Comme les médicaments, dans lesquels une forte proportion de matière neutre complète en principe le volume actif pour former la pilule, ces villes, cette unique ville mondiale éclatée en milliers
de cités, comporte une masse humaine additionnelle.
Elle donne au noyau actif la dimension opérationnelle adéquate - le nombre voulu d'auxiliaires humains en tous genres. Cette masse est ajustée en permanence, par le haut, en fonction du besoin
qu'on a d'elle et qui porte à lui consentir une bribe de participation au festin, et par le bas, grâce au vide que creuse en permanence sous ses pieds la menace de déchoir vers le rang des
miséreux, maintenus en l'état par le simple jeu des migrations."
In Hervé de Carmoy, l'Euramérique. Décidément un livre instructif.
Voilà. Résumé en un paragraphe lumineux de cynisme, le programme libéral : l'immigration comme armée de réserve, et une vision du monde où la masse humaine sert de paillasson à ceux qui se prennent
pour les seigneurs de la guerre (ceux qui estiment qu'il ne faut pas faire voter le bon peuple qui ne comprend rien). Les riches comme glande pinéale d'une société-Léviathan. Beurk.