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Critique Ciné : Ils sont Partout (2016)

Publié le 08 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Ils sont Partout // De Yvan Attal. Avec Yvan Attal, Benoît Poelvoorde et Valérie Bonneton.


Construit comme une suite d’histoires souvent farfelues, Ils sont Partout a du mal à tenir son propos. En effet, le film tombe un peu dans certains pièges du film à sketchs. Pourtant, le sujet de départ est bonne : celui de l’antisémitisme en France et de tout ce que l’on croit penser sur les juifs. La première histoire par exemple avec Valérie Bonneton et Benoît Poelvoorde était intéressante alors que l’on suit l’histoire d’un homme qui se découvre juif alors qu’il est à la tête d’un pari fachiste. Mais la façon dont toute l’histoire est racontée manque d’un poil de profondeur. On reste légèrement trop en surface à mon goût et Ils sont Partout fini donc par commencer à nous décevoir. Yvan Attal se met alors à la place d’une sorte de narrateur servant de transition entre les histoires et c’est là aussi que cela ne fonctionne pas. Yvan Attal semblait sûr de son film alors il a un excès de narcissisme légèrement désolant qui ne m’a pas permis de me plonger autant que je l’aurais souhaité dans l’histoire de tous ces petits personnages. Dès que le thème sort un peu du lot et devient complètement farfelus (notamment la première histoire ou encore voyager dans le temps afin de tuer le petit Jésus… ) que Ils sont Partout s’avère être le plus original mais en dehors de ça, la réflexion manque un peu.

Yvan se sent persécuté par un antisémitisme grandissant et il a l’habitude de s’entendre dire qu’il exagère, qu’il est paranoïaque. Lors de séances chez son psy, Yvan parle donc de ce qui le concerne : son identité, être français et juif aujourd’hui. Mais ces rendez-vous sont aussi et surtout une sorte de fil rouge reliant entre elles plusieurs histoires courtes qui tentent de démonter, sur le mode tragi-comique, les clichés antisémites les plus tenaces

Derrière ça, le problème c’est qu’il n’y a pas de quoi rire. A moins que ce n’était pas le but mais alors  Ils sont Partout a été très mal vendu. La bande annonce vendait le film comme une comédie alors qu’à l’écran c’est tout le contraire, un film qui école tous les clichés racistes dans le but de démontrer le contraire (le fait que les juifs ne peuvent pas être racistes, qu’ils sont tous riches, etc.) sauf que ce n’est pas du tout le cas. Je pense que la façon de présenter les propos était importante et elle n’est pas ce qui se fait de mieux dans ce film. Je comprends que ce n’était pas un film facile à faire mais rare sont les histoires qui fonctionnent réellement. Je pense notamment à celle de Dany Boon qui incarne un fils qui pense ne pas être juif simplement car il est pauvre. En plus de manquer cruellement de panache, cette histoire donne surtout envie au spectateur de partir de la salle. J’ai hésité mais vu la construction du film, je me suis dit que cela ne durerait pas énormément de temps et qu’il serait alors facile de passer à autre chose. J’avais envie de trouver ce film bon, de trouver la réflexion intelligente mais le film passe tellement à côté de tout un tas de choses et notamment de l’humour qu’il aurait dû produire.

L’humour juif a déjà été mis en scène, notamment par Woody Allen mais je crois que Yvan Attal n’a pas du tout compris ce qu’il fallait pour faire un bon film. On sent qu’il a voulu coller ses amis et famille (notamment sa femme, Charlotte Gainsbourg avec qui il est marié depuis 1991 tout de même !). Ce genre de copinage n’aurait pas été problématique si seulement elle servait à quelque chose mais l’actrice incarne une sale caricature de la française opportuniste. J’en espérais un peu plus. Et puis il y a des histoires très mauvaises comme celle de François Damiens, roux, qui en a marre que l’on parle des juifs et qui aimerait que l’on parle un peu plus des roux. Derrière une mise en scène pas toujours inspirée, se cache alors un réalisateur/scénariste/acteur qui veut faire une comédie sans avoir les moyens de la faire et qui échoue un peu de partout.

Note : 3/10. En bref, une bonne idée mal utilisée.


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