Retour chez ma Mère // De Eric Lavaine. Avec Josiane Balasko, Alexandra Lamy et Mathilde Seigner.
Comme Barbecue, Retour chez ma Mère est une comédie d’un Eric Lavaine assez inspiré. Non pas que la mise en scène soit copieuse et succulente, mais ce que l’on nous sert en termes de comédie et de bons sentiments tient la route. Derrière ce film se cache alors des scènes d’anthologie comme celle du dîner qui m’a fait hurler de rire et à laquelle je repense encore. Tous les quiproquos et les éléments comiques forcent réellement le respect. C’est très simpliste, déjà vu et pourtant cela fonctionne comme si c’était neuf. On retrouve alors le côté théâtral de la séquence dans la mise en place, l’utilisation des décors par les personnages, etc. C’est confiné et cela cherche toujours l’élément comique dans le discours. Excellent. Ensuite il y a d’autres moments comiques, cachés ici et là (l’adresse mail, le 4ème étage, la visite chez Chacha, etc.) qui ne seraient probablement rien sans une Josiane Balasko (Gazon Maudit) aussi en forme. Il faut dire que cette dernière s’en donne à coeur joie et nous, en tant que spectateur, on en prend pour notre argent.
Aimeriez-vous retourner vivre chez vos parents ? À 40 ans, Stéphanie est contrainte de retourner vivre chez sa mère. Elle est accueillie les bras ouverts : à elle les joies de l'appartement surchauffé, de Francis Cabrel en boucle, des parties de Scrabble endiablées et des précieux conseils maternels sur la façon de se tenir à table et de mener sa vie… Chacune va devoir faire preuve d’une infinie patience pour supporter cette nouvelle vie à deux. Et lorsque le reste de la fratrie débarque pour un dîner, règlements de compte et secrets de famille vont se déchaîner de la façon la plus jubilatoire. Mais il est des explosions salutaires. Bienvenue dans un univers à haut risque : la famille !
Mais ce que Eric Lavaine arrive aussi à aborder c’est une multiples de sujets de fond, avec un vrai regard sur la société actuelle : la difficulté de retrouver du travail à 40 ans, de partager la garde de son enfant quand on est divorcé, de rester amoureuse quand on est bouffé par son travail, de faire son deuil, etc. Il y a de belles scènes d’émotion en plus de scènes comiques. Eric Lavaine a su alors créer un vrai équilibre sympathique dans son film, abordant tout un tas de choses parfois sous le ton du théâtre, aidé par sa mise en scène. Déjà dans Barbecue il nous avait délivré une séquence à table plutôt jouissive, mais celle de Retour chez ma Mère, peut-être plus simple et moins guindée s’avère être une belle réussite. Accessoirement, la justesse se retrouve aussi chez Alexandra Lamy, héroïne de cette aventure grâce à laquelle nous abordons tout un tas de sujets plus ou moins difficiles. L’avantage de Retour chez ma Mère est de ne pas tromper le spectateur, de nous offrir ce qu’il est venu chercher en prenant soin d’aller chercher les petits détails qui vont nous faire plaisir. De plus, le film ne cherche jamais à juger qui que ce soit, simplement à montrer les situations sous un angle ultra réaliste.
Aidé par l’alchimie entre les membres du casting, Retour chez ma Mère parvient ainsi montrer chez Lavaine une once de talent. Ce dernier sort alors de cette pléiade de nanars qu’il a pondu au fil des années (Bienvenue à Bord, Incognito, Poltergay, Protéger et servir - c’est déjà pas mal -) pour porter des sujets beaucoup plus simples mais avec un angle de vue beaucoup plus intéressant. Barbecue était déjà une belle avancée, Retour chez ma Mère est certainement son zénith. En allant voir Retour chez ma Mère je m’attendais à la dernière comédie franchouille à la mode, sans véritablement m’attendre à prendre du plaisir devant et finalement, derrière de bonnes scènes se cache un joli petit film qui sans être indispensable ravira petits et grands, pour le sous texte comme pour les éléments les plus superficiels. Je souhaite à ce film une jolie carrière déjà bien amorcée…
Note : 6/10. En bref, une jolie petite comédie sans prétentions.