Critiques Séries : Game of Silence. Saison 1. BILAN.

Game of Silence // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN

Parfois, je ne comprends pas comment une bonne idée peut partir autant en sucette que cela a été le cas dans Game of Silence. Outre les vraisemblances, les choix ridicules et les personnages écrits avec les pieds, on a l’impression que Game of Silence n’a surtout pas su quoi faire de son point de départ. Du coup, la série part dans tous les sens, devenant probablement ce qu’il y a de plus mauvais sans que cela ne semble avoir réellement d’impact sur les choix. Game of Silence s’inscrit parfaitement dans la lignée des séries que NBC tente de lancer chaque année et qui n’ont aucun intérêt. Il y a eu Crisis, American Odyssey, etc. et bien d’autres exemples. L’une des rares séries brillantes de NBC qui a su aller au delà de son pitch de départ c’était Kings. Elle était brillante, mais elle n’a jamais eu la chance d’être un succès et avait été annulée après une saison. Game of Silence délivre même tous les poncifs d’un genre qui donne l’impression d’avoir été éculé au fil des années. Le problème derrière ce groupe de personnage c’est qu’aucun d’eux n’est attachant. Tous sont plus déprimants dans le mauvais sens du terme. J’avais déjà des doutes sur David Lyons à la tête de la série et je suis forcé de reconnaître que c’est une erreur. Cela ne veut pas dire qu’avec quelqu’un d’autre Game of Silence aurait été meilleure, mais quelqu’un d’autre aurait peut-être pu donner quelque chose d’un peu plus neuf.

Ou en tout cas de rendre le tout un peu moins déprimant. En termes de narration, Game of Silence a ses mystères et tous ne sont pas à jeter pour autant. En effet, la série n’est pas complètement ratée. Dans le genre, il y a donc de quoi rester accrocher tout au long des épisodes. Notamment car il y a des meurtres, des choses que l’on a envie de découvrir. Le point de départ de Game of Silence était bon ou en tout cas plein de promesses et ce sont ces promesses que je recherche quand je regarde cette série. Mais dès que l’on se rend compte du fait que l’enrobage ne fonctionne pas. Adaptée d’une série turque (que je n’ai jamais vu), Game of Silence a énormément de mal à engager le téléspectateur dans l’histoire de chacun des personnages. Les personnages masculins sont les plus ennuyeux, peut-être aussi dû au fait que ce sont eux avec des tas de clichés entourant leur personnalité. Accessoirement, Game of Silence emprunte énormément de choses à Stand by Me (1986), même aussi un peu à Reunion (une série qui avait été un immense flop en 2005 sur FOX) mais tout est terriblement mal fichu. On prend un concept qui fonctionne pour lui balancer tout un tas d’intrigues insignifiantes en parallèle.

Du coup, Game of Silence n’a pas su prendre le pli de la modernité. Si l’efficacité narrative est présente, le fond manque cruellement. Les personnages ne sont pas très bien développés ou alors avec tout un tas de clichés en tout genre qui peuvent coller avec une intrigue de ce genre là. Et c’est forcément décevant. Game of Silence ne mérite pas vraiment l’attention que je lui ai donné sur 10 épisodes mais je ne regrette pas nécessairement non plus. Il y avait quelques bons cliffanghers, quelques bonnes révélations de temps en temps et la fin (et c’est l’effet pervers d’aller au bout d’une série annulée) m’a presque fait regretter le fait qu’il n’y a pas de saison 2. Alors qu’au fond, Game of Silence ne méritait pas de saison 2. La saison s’achève sur tout un tas de cliffangher, dont la mort d’un personnage important dans l’histoire. Il y a aussi des intrigues qui manquent de crédibilité, comme si finalement Game of Silence ne savait pas se servir de ses révélations pour en faire de grands moments derrière. Ce n’est pas comme si elle n’avait pas toutes les clés en main pour réussir. Cela me fait aussi un peu penser à Six Degrees qui avait été un échec sur ABC et qui cherchait aussi à mettre des personnages dans des professions différentes ensemble sans savoir où aller non plus.

Note : 3/10. En bref, une erreur de débutant.