Un éternel va-et-vient

Publié le 11 juin 2016 par Paulo Lobo
J'ai fait un rêve qui m'a fait comprendre le sens de ma vie.
Un sens circulaire. Je fais des cercles, brodant autour du même motif, avançant lentement.
Je suis à la fois jeune et vieux. Quand je vois ma future femme, je l'ai déjà épousée. Elle est à mes côtés, quand sonne l'heure de l'ultime départ. Nous sommes dans la petite maison, je la vois pour la première et pour la dernière fois. Les enfants du couple sont mes enfants. Je les reconnais, ce sont les miens, je nous revois tous les cinq dans la maison, je suis le père, elle est la mère. Je sais que nous sommes heureux, que ce bonheur est unique au monde mais également destiné à disparaître. Je profite de chaque instant, en sachant que je dois le croquer comme un fruit juteux d'un bel été de 1976.
Je suis vieux et mon corps n'est plus le mien, il refuse de m'obéir, il veut juste s'allonger sur la couche, respirer lentement, savourer chaque bouffée d'oxygène. Je voudrais rester encore un peu, j'aime tellement la vie, j'aime tellement ma femme, mes enfants, qui ne sont plus dans la maison, qui y sont encore. Je revois nos jours et nos nuits, les chamailleries, quand je les grondais, le sourire que je ne pouvais réprimer coin des lèvres.
L'existence est un éternel va-et-vient.