Il y a vigneron et vigneron…

Par Mauss

Dans le monde du Grand Vin, à côté des domaines parfaitement intégrés dans le système économique qui gère l'activité humaine, que ce soit de grands châteaux ou de plus petites surfaces alsaciennes ou bourguignonnes ou autres, il reste encore quelques individualités qui sont l'incarnation totale d'une passion pour la vigne, sans donner une quelconque priorité à un quelconque bilan financier.

Fort heureusement, la plupart du temps, ces vignerons sont soutenus par une poignée de fidèles, la plupart du temps fort discrets et avant tout respectueux de la vision et du travail de ces hommes d'exception. Ils vivent très simplement mais dans un équilibre de vie qui dépasse, et de loin, la plupart de nos vies.

Ils ne cherchent nullement les lumières des médias, la modestie est leur leit-motiv et quand ils reçoivent, c'est en amitié, en respect et surtout en décrivant bien leurs relations avec cette nature qu'ils connaissent en réelle intimité.

Quelle est l'origine de ce billet ?

Un hommage superbement écrit et présenté par les deux Nicolas sur un Valaisan parti rejoindre les grands vignerons de l'au-delà. C'est ICI .

Lisez lentement cette visite unique, dans ce vignoble improbable à quelques 700 mètres de ce si beau Valais.

Il y a certainement d'autres hommes ou femmes de cette trempe. On pense immédiatement à des noms comme Marie-Thérèse Chappaz, ou Istvan Szepsy quand même plus connus du monde des amateurs, mais deux personnalités tout autant passionnées avant tout par cette nature qui leur donne chaque année des vins, des crus dont elles sont les premières à s'émerveiller de ce que peut offrir la vigne, ce sommet magique de la culture de la terre. Peut-être aussi les thés rares, mais là, je n'ai aucune connaissance.

En France, deux noms me viennent immédiatement à l'esprit : Bouland en Beaujolais et Belluard en Savoie. Voilà deux domaines où il y a une fusion viscérale entre l'homme et la vigne. Ces deux hommes rares ne sont pas là pour produire des chefs d'oeuvre susceptibles d'attirer les notes superlatives d'une critique impatiente et souvent incapable simplement de les écouter et de les comprendre. Ils sont en symbiose totale avec leurs terres, avec leurs cépages, avec ce sens du temps indispensable à des créations authentiques de vins qui ont une âme.

Les amateurs qui les suivent d'année en année n'ouvrent pas leurs bouteilles sans un respect supplémentaire, sans ce geste naturel de les apprécier en évoquant ces vignerons, ce qu'ils sont, ce qu'ils disent, ce qu'ils vivent. C'est là une autre catégorie d'amateurs, loin des grandes gueules se la jouant comme juges avec phraséologie insipide. 

Il est évident qu'il y a ainsi dans d'autres régions, - le Priorat ? l'Etna ? -  des vignerons de cette trempe. Des cas uniques. Vous en connaissez certainement. Gardez précieusement ces noms dans vos tablettes. Allez au-delà des simples achats de leurs crus en les fréquentant car c'est dans ces contacts directs qu'on apprend vraiment le vin.

Rien ne dit que dans le monde actuel on trouvera des jeunes qui auront cette force irréelle d'un travail associant un sens de la terre à une solitude qui doit être parfois pesante et difficile à vivre. Vous en connaissez ? Ne les oubliez jamais.

Lisez bien ce rapport des Nicolas : une leçon de vie.

Merci Oliv d'avoir mis ce lien sur LPV.