Extrait :
C'est l'histoire de Fred et Marie. Elle était belle, l'histoire. "Mon Fred", "Ma Marie", tout ça. Et puis un très sale truc les a rongés, tous les trois, Fred, Marie et l'histoire. Jusqu'à ce que tout vire au cauchemar. Le très sale truc, c'est que Fred est devenu le propriétaire de Marie, de sa vie, de son corps, de son apparence, de ses mots, de ses goûts. Il a fini par tout imposer, tout décider, tout contrôler. Le comportement typique d'un " pervers narcissique ", pour reprendre l'expression en vogue.
La Belgique pionnière
Avec "Fred et Marie", la Belgique francophone est pionnière dans le genre. "Nous sommes les premiers à avoir abordé la violence psychologique, souligne Alexandra Adriaenssens. On avait regardé ce qui se faisait déjà, dans d'autres pays, histoire de ne pas réinventer la poudre. C'est là qu'on a constaté qu'en matière de lutte contre la violence conjugale, les autres n'abordaient que les coups.
Avec "Fred et Marie", on montre une violence beaucoup plus insidieuse, beaucoup plus perverse, où on entend assez peu de cris en fait. On met en évidence le rapport de domination qu'entretient l'auteur avec la victime".
L'association CVP - Contre la Violence Psychologique organise des journées débats, des groupes de parole, des ateliers, afin de permettre aux victimes de partager, de s'exprimer, de sortir de l'isolement.
Elle propose un soutien et une aide individualisée aux victimes et à leurs proches.
Elle diffuse l'actualité marquante, et propose au travers du blog divers articles de fond, des témoignages, des contributions, et des réflexions.
Elle veut par le biais de publications de diffuser le plus d'informations possibles quant à la violence psychologique.
Adhérer à l'association, c'est être informé(e) régulièrement de l'actualité juridique et psychologique.
"Ma fille de 34 ans a fréquenté pendant 4 ans 1/2 ce type de personnage..... petit à petit, il a éloigné ses amis, puis nous ses parents. De plus il était Sénégalais musulman et se permettait beaucoup de choses au nom de sa religion ou des usages dans son pays d'origine : il avait de multiples maîtresses, ne permettait plus à ma fille de penser, s'habiller, manger, vivre comme elle l'aurait voulu. A tel point que ma fille nous a insultés au téléphone, en nous traitant de sales racistes, en nous disant d'être plus tolérants, que s'il couchait ailleurs il fallait être tolérant et que dans sa religion, ça se faisait. Il la traitait comme une princesse pendant quelques jours, en faisant miroiter des projets d'avenir commun, puis la rabaissait plus bas que terre sans raison, du jour au lendemain ; il lui disait notamment qu'elle n'était que son "passe-temps", que le jour où il ferait des projets d'avenir sérieux, ça serait avec une fille bien et pas une traînée comme elle, une musulmane et vierge, qu'il était hors de question qu'il s'investisse auprès de ses 2 "batards" de fils, et tant d'autres vulgarités du même style que je n'oserais même pas reprendre ici . Le quotidien de ma fille n'était plus que cette alternance de "je t'aime moi non plus". Dans les moments de crise, au début elle nous appelait au secours, nous ou ses amis et nous racontait toutes les horreurs qu'il lui faisait vivre ; nous avons tous essayé de lui faire entendre qu'elle n'avait rien à attendre de ce personnage, qu'il ne ferait que son malheur. La réponse de ma fille, c'était qu'elle l'avait dans la peau et qu'elle serait plus malheureuse encore sans lui.... et puis il revenait, elle le reprenait, nous envoyait tous sur les roses. Petit à petit, elle n'a plus osé se rapprocher de nous dans les moments difficiles et elle s'est isolée. Ma fille s'appelait BABETTE, elle avait 34 ans, elle s'est suicidée en septembre l'an dernier, sans rien dire, sans laisser d'écrit. Elle s'est pendue à la fenêtre de sa chambre. Elle nous laisse ses deux jeunes enfants issus de son précédent mariage, Corentin qui vient de fêter ses 11 ans samedi dernier, et Maëlan qui aura 7 ans fin décembre. Voilà, je voulais vous apporter mon témoignage. Enfin, le (je ne sais même pas comment le qualifier) lui continue sa petite vie, avec ses maîtresses dont certainement l'une d'elles a le même profil que ma fille, un peu mal dans sa peau, avec un grand besoin d'amour. Il continue à vivre, rire, s'amuser.... et ça c'est intolérable. Alors si dans votre entourage vous avez quelqu'un qui subit ce genre de personnage, restez vigilants, même si 10 fois, 20 fois, vous lui répètez que c'est sans issue et qu'il (ou elle) y retourne, restez à sa disposition une 21 ème fois, une 30 ème fois parce que quand la "fois de trop" est là et qu'il (ou elle) réalise qu'il ou elle est seule, il est trop tard."
Les parents de Babette ont adressé ce témoignage à l'association par le biais du blog.
Ils sont prêts à échanger et à recevoir la parole d'autres, en souffrance.
Afin de ne pas les "envahir" de témoignages ou mails, l'association CVP vous transmettra volontiers leurs coordonnées. Pour cela merci de nous écrire en nous les demandant à : [email protected]