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Mois de juin : l'institution de la fête liturgique du Sacré-Coeur (2)

Publié le 17 juin 2008 par Hermas
Mois de juin : l'institution de la fête liturgique du Sacré-Coeur (2) L’encyclique “Haurietis Aquas” du Pape XII, du 15 mai 1956, met clairement en évidence l’essence et l’importance de la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus dont la charité et l’amour sont le fondement et le couronnement de la rédemption. Le Pape, entre autres choses, remonte à l’enseignement des Saints Pères sur l’amour sensible de Jésus et il y consacre les trois paragraphes que nous rapportons ici (cf. Edition A.d.P., 2006). Enseignement des Saints Pères sur l’amour sensible de Jésus 24.- Les Saints Pères, vrais témoins de la Révélation divine, ont parfaitement compris ce que l’apôtre Paul avait déjà affirmé clairement, que le mystère de l’amour divin était comme le fondement et le couronnement tant de l’Incarnation que de la Rédemption. En effet, dans leurs écrits, les passages dans lesquels on lit que Jésus-Christ prit une nature humaine et un corps périssable et fragile comme le nôtre sont nombreux pour cette raison principale qu’il désirait contribuer à notre salut éternel et nous manifester de la façon la plus claire son amour infini, y compris son amour sensible. - Saint Justin. Saint Justin, répétant à peu près les paroles de l’apôtre, écrit : “Nous adorons et aimons le Verbe, né du Dieu non engendré et ineffable. En vérité, il s’est fait homme pour nous, afin de nous guérir de nos maux en y prenant part” (1). - Saint Basile. Saint Basile, ensuite, le premier des trois Pères Cappadociens, affirme clairement que les affections sensibles du Christ furent à une certaine époque vraies et saintes. “On sait que le Seigneur a assumé les affections naturelles pour confirmer la réalité de l’Incarnation, vraie et non fantastique ; il repoussa d’ailleurs les affections des vices qui souillent la pureté de notre vie, parce qu’il les jugea indignes de sa divinité sans tache” (2).  - Saint Jean Chrysostome Pareillement, saint Jean Chrysostome, le plus illustre dignitaire de l’Eglise d’Antioche, reconnaît que les émotions sensibles qu’éprouvait le Divin Rédempteur, démontraient clairement qu’il avait revêtu la nature humaine dans son intégrité : “En effet, s’il n’avait pas été de notre nature, il n’aurait pas pleuré au moins deux fois”  (3). Parmi les Pères Latins, méritent d’être évoqués ceux que l’Eglise vénère de nos jours comme les plus grands docteurs.  - Saint Ambroise Ainsi, saint Ambroise voit dans l’union hypostatique la source naturelle des affections et des émotions dont le Verbe incarné ne fut pas exempt : “Et c’est pourquoi, ayant pris une âme, il prit aussi les affections de l’âme ; Dieu, en effet, du fait qu’il était Dieu, n’aurait pu être ému ou mourir” (4). - Saint Jérôme C’est de ces affections sensibles que saint Jérôme tire son principal argument pour affirmer que le Christ avait réellement pris la nature humaine : Notre Seigneur, pour prouver la vérité de sa nature humaine, a vraiment été sujet à la tristesse (5). - Saint Augustin Saint Augustin reconnaît particulièrement le lien intime qui existe entre les affections sensibles du Verbe Incarné et la fin de la Rédemption de l’homme : “Mais le Seigneur Jésus a pris ces affections de la nature humaine fragile, comme la chair même de l'humanité infirme et la mort de la chair humaine, non par nécessité de sa condition divine, mais poussé par une volonté de miséricorde ; pour transfigurer en lui-même son corps, qui est l'Église, dont il a daigné être la tête, c'est-à-dire ses membres qui sont ses saints et ses fidèles. En sorte que si l'un d'eux venait, sous le poids des tentations humaines, à s'attrister et à souffrir, qu'il ne s'estime pas pour cela soustrait à l'action de sa grâce ; et qu’il comprenne que ce ne sont pas là des péchés, mais seulement des marques de l'infirmité humaine. Et, comme le chœur s'accorde à la voix qui entonne, ainsi son Corps Mystique se modèlerait sur son propre Chef. " (6). - Saint Jean Damascène Avec plus de concision, mais non moins d’efficacité, les passages suivants de saint Jean Damascène proclament la doctrine manifeste de l’Eglise: “Dieu a pris tout ce qui est en moi, homme, et tout s’est uni à tout pour apporter le salut à tout homme. En effet, n’aurait pas pu être guéri ce qui n’a pas été pris” (7). “Le Christ, donc, a pris tous les éléments composant la nature humaine pour tout sanctifier” (8).   Note sur l’enseignement de la Bible et des Saints Pères          - On affirme la réalité des affections humaines du Christ mais pas leur lien avec le coeur physique. 25. Il faut remarquer cependant que ces passages de la Sainte Écriture et des Pères de l’Eglise, et de nombreux passages semblables que nous n'avons pas cités, bien que témoignant nettement que Jésus-Christ fut doté d'affections et d'émotions sensibles et qu'il prit la nature humaine pour réaliser notre salut éternel, ne mettent jamais en évidence le lien entre ces affections et le cœur physique du Sauveur de manière à en faire expressément le symbole de son amour infini. - Mise en évidence de l’amour et des autres sentiments liés à l’amour. 26. Mais si les Evangélistes et les autres écrivains ecclésiastiques ne décrivent pas ouvertement les diverses affections qui, dans le pulsations du Coeur de notre Rédempteur, tout aussi vivant et sensible que le nôtre, causèrent les passions de son âme et l’amour débordant de sa double volonté, humaine et divine, ils mettent toutefois en évidence l’amour et tous les autres sentiments liés à l’amour tels que le désir, la joie, la tristesse, la crainte, la colère, comme ils se manifestent dans le regard, les paroles, les gestes. Et surtout le visage de notre adorable Sauveur fut le témoignage et le miroir le plus fidèle de ces affections qui, émouvant de différentes manières son âme, atteignaient son Cœur très saint et en activaient les battements comme des vagues qui déferlaient sur les rivages. En vérité, sur ce sujet, garde toute sa valeur ce que le Docteur Angélique, instruit par l'expérience commune, note à propos de la psychologie humaine et des phénomènes qui en découlent : "L'ébranlement de la colère s'étend jusqu'aux membres extérieurs ; et surtout on la remarque sur ces parties du corps où l'influence du cœur se reflète davantage, comme les yeux, le visage et la langue” (9).  (à suivre) _______________ Notes 1. Apol. 2, 13; P.G. VI, 465. 2. Epist. 261, 3; P. G. XXXII, 972. 3. In Ioann. Homil. 63, 2: P. G. LIX, 350. 4. De fide ad Gratianum. II, 7, 56; P. L. XVI, 594. 5. Cfr Super Matth. XXVI, 37; P. L. XXVI, 205. 6. Enarr. in Ps. LXXXVII, 3: P. L. XXXVII, 1111.7. De fìde Orth. III, 6: P. G. XCIV, 1006.8. Ibid. III, 20: P. G. XCIV, 1081. 9. Summ. Theol. I-II, q. 48, a. 4.

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