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L’école catholique, lieu d’éducation intégrale

Publié le 11 juin 2008 par Hermas
L’école catholique, lieu d’éducation intégrale L'école catholique est et doit être le lieu d’une éducation intégrale, guidée par un projet éducatif clair, transparent, spécifiquement et fermement établi sur Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme. Il ne s’agit pas de proposer une vague inspiration chrétienne mais un établissement scolaire chrétien dans la poursuite de tous ses buts, dans tous ses enseignements et toutes ses réalisations (1). L'école catholique place en son centre l’exigence fondamentale de tout éducateur chrétien : transmettre la vérité, non seulement par des paroles mais aussi par le témoignage explicite de l’existence. En assurant un enseignement scolaire de qualité, l’école catholique propose une vision chrétienne de l’homme et du monde qui offre aux enfants et aux jeunes gens la possibilité d’un dialogue fécond entre la foi et la raison, de découvrir la vérité, de s’appuyer sur elle pour être guidés par elle en toutes choses. Il est de son devoir de transmettre des valeurs à assimiler et la vérité à découvrir, avec la conscience et la certitude de ce que toutes les valeurs humaines trouvent leur pleine réalisation et, par voie de conséquence, leur unité dans le Christ. La Vérité, le bien et la beauté sont des biens, des contenus et des fins fondamentaux de l’école catholique. Une école au service de la vérité qui nous précède, nous libère et se réalise dans l’amour, en offrant toute la lumière de Jésus-Christ, lequel est la vérité en personne, et non une entité abstraite ou irréelle. Une école au service du bien, une école qui vit, qui communique et fait goûter ce qui est bon en soi, le bien – « un seul est bon », le Père des cieux, qui voit que tout ce qu’il a fait est bon – et s’engage à rendre bon le cœur des élèves pour qu’ils agissent selon les normes du bien, du bon et du juste. Une école ouverte à la beauté du réel, dans lequel se contemple la Suprême Beauté qui rassasie l’homme, qui conduit à l’étonnement et à l’expérience de tout ce qui est beau, qui conduit à la beauté et par les voies qu’elle emprunte. La transformation et l’incertitude culturelles, la mondialisation même des changements, le pluralisme des sociétés, la relativisation des valeurs, le scepticisme et le subjectivisme qui dominent, le relativisme de la moralité et de la connaissance, ou la si préoccupante désintégration du lien familial produisent chez les enfants et les jeunes gens une vive inquiétude, qui se reflète dans leurs façons de vivre, d’apprendre et de se projeter dans l’avenir. Un tel environnement appelle l’école catholique à proposer un véritable projet éducatif, qui lui soit propre, qui permette aux enfants et aux jeunes gens non seulement d’acquérir une maturité humaine, morale et spirituelle, mais aussi de s’engager dans la transformation de la société, avec le souci de collaborer à la venue et à l’établissement du Règne de Dieu parmi nous. Pour cela, l’école catholique doit être en mesure, de façon très nette et très décidée, d’offrir sa véritable et originale contribution au monde, à savoir le trésor caché de l’Evangile, pour édifier la civilisation et la citoyenneté de l’amour, de la véritable fraternité, de la solidarité et de la paix, lesquelles se fondent toujours sur la vérité, la liberté, la justice et l’amour. Au centre de tout, l’attention doit être portée sur la personne humaine, la dignité de tout être humain, l’établissement des droits humains fondamentaux, lesquels ni ne sont créés par les pouvoirs humains, ni ne surgissent d’un consensus entre les hommes ou de majorités parlementaires, mais précèdent toutes ces situations parce qu’ils sont inscrits dans l’être même de l’homme. Un cancer corrompt l’éducation, comme il corrompt la société et la culture, dont l’école est souvent le reflet. Il consiste à la fois dans le relativisme gnoséologique et moral et dans l’oubli de la vérité de la personne, de la vérité de l’homme, inséparable de Dieu, Créateur et Rédempteur, dans l’oubli de la nature, de ce qui est proprement humain, dans l’oubli du bien et de la beauté, de la raison, ou dans sa réduction à la seule raison, avec ses pathologies, ou, plus concrètement, à la raison technico-scientifique et à la raison practico-instrumentale. On ne peut pas éduquer l’homme quand, par exemple, on le réduit à une anthropologie dérivée d’une conception selon laquelle l’homme n’est que liberté, décision, subjectivité, séparées de la vérité. Nous devons nous appliquer à ce que notre enseignement soit compétent à tous égards : techniques, scientifiques, pédagogiques, professionnels. Avec des moyens moindres que d’autres, nous devons être capables d’offrir la plus grande qualité d’enseignement et la plus haute rigueur. Mais cela n’est pas suffisant. Avant tout, nous devons chercher à ce que notre présence soit éminemment évangélisatrice. Evangéliser et humaniser, c’est cela éduquer. Evangéliser, c’est poursuivre l’œuvre de rénovation de l’humanité avec des hommes et des femmes nouveaux par la vérité et la nouveauté de l’Evangile ; évangéliser, c’est aider à apprendre l’art de vivre, d’être un homme, en conformité avec Celui qui est la vérité de l’homme, à savoir Jésus-Christ. C’est pourquoi l’école catholique évangélise en éduquant, et éduque en évangélisant. Conscient de la noblesse et de la difficulté qu’il y a aujourd’hui à enseigner et à éduquer, je demande de toutes mes forces et j’encourage de tout mon être ceux qui sont engagés dans l’école catholique – parents, professeurs, directeurs d’établissements – à alimenter l’espérance des jeunes qui leur sont confiés. A cette fin, qu’ils s’attachent à leur offrir inséparablement, simultanément, une acquisition du savoir qui soit la plus large et la plus profonde possible, et une éducation exigeante et persévérante dans la vérité, dans la véritable liberté humaine, et dans cet idéal concret qu’est Jésus-Christ et son message évangélique, le plus haut et le plus exigeant qui soit. Conduire des élèves à rencontrer personnellement le Christ est le mieux que l’on puisse offrir dans le domaine de l’éducation, au travers de l’école ; c’est de la sorte, une grande contribution au service de ce qu’est l’école. ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA Cardinal Archevêque de Tolède Primat d’Espagne _______________ (1) Cet article a été publié dans le numéro 1.040 du 7/8 juin 2008 de la publication hebdomadaire de l'Archevêché de Tolède, Padre Nuestro (page 3).

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