Penny Dreadful // Saison 3. Episodes 3 et 4. Good and Evil Braided Be / A Blade of Grass.
Après les deux premiers épisodes de la saison, « Good and Evil Braided Be » est presque un épisode anthologie alors que l’on suit les aventures de chacun des personnages principaux chacun de son côté. Au fur et à mesure que l’épisode progresse, il y a quelques indications qui permettent de se rendre compte que les intrigues en apparence très individuelles font partie du même puzzle. De nouvelles alliances sont alors formées et peut-être bien que la plus étonnante de toutes est celle d’Ethan et Hecate. Ethan est un personnage qui ne semble pas vouloir prendre part à sa propre histoire durant l’épisode. On nous dit qu’il a un rôle important dans le but de prévenir ce qui s’apparente à une apocalypse à venir alors que Hecate vient lui raconter l’opposer. Elle l’appelle le Loup de Dieu et lui dit qu’elle veut libérer son vrai lui qu’il y a au fond de lui-même. Dans le but de régner sur les ténèbres à ses côtés. L’histoire d’Ethan casse alors son côté western pour revenir un peu plus à l’ambiance habituellement de Penny Dreadful. Cela ne veut pas pour autant dire que tout se ressemble ou que tout est encore et encore pareil, mais d’un autre côté, je suis content du résultat car le passage très western du début changeait complètement la dynamique de la série dans le bon sens du terme.
Les motivations de Kaetenay sont toujours assez étranges. D’un côté il nous dit qu’une terrible fin arrive si l’on ne peut sauver Ethan. Alors que d’une autre côté, quelques scènes plus tard il dit qu’ils peuvent le sauver s’ils peuvent ou bien tuer le mal qu’il est devenu. Si Ethan peut les sauver, le tuer n’est pas la meilleure des idées. Et si Ethan se transforme en vilain, alors c’est peut-être lui le responsable des évènements apocalyptiques à venir. L’amitié entre Frankenstein et Jekyll semble de plus en plus une association de principe et pas vraiment une amitié comme le terme pourrait la définir. Ils ont le même but en tête, mais Victor ne peut s’empêcher de penser qu’il est supérieur aux autres et notamment à Jekyll. Lily de son côté a embrassé le mal mais pas pour son bien, il y a une cause derrière tout cela. Si l’idée qui se cache derrière Lily est bonne, l’épisode jongle surtout très bien entre les personnages et nous permet de suivre les diverses aventures de chacun dans une ambiance très différente. Tout le monde a son propre univers, ce qui est une vraie réussite. Vanessa continue de son côté d’être mon personnage favoris. Eva Green est vraiment magique dans Penny Dreadful. Ce n’est pas la première fois que je le dis et l’épisode suivant le démontre encore plus que celui-ci mais sa prestation est vraiment sans faille.
Penny Dreadful démontre dans « A Blade of Grass » qu’elle est toujours autant capable de faire des épisodes en huis clos, des épisodes bouteilles qui en faisant des économies sur le budget se concentre sur les émotions de chacun avec une ferveur qui n’a pas d’égal. Chaque année, John Logan et ses scénaristes décident de faire au moins une fois un épisode en huis clos avec une Eva Green au centre de celui-ci. Car faire un épisode centré sur Eva Green et son talent a toujours été une bonne idée. Pour un épisode comme celui-ci, il faut quelqu’un qui sache porter un rôle et un personnage. C’est ce que fait Eva Green dans cet épisode. C’est un épisode tellement intimiste, tellement minimaliste, qu’il fallait bien que cela évolue dans ce sens là. Au delà de Vanessa dans le bureau de Dr. Seward, cet épisode est surtout là pour démontrer encore une fois à quel point Vanessa est un personnage complexe. Penny Dreadful ajoute alors de nouvelles strates au personnage, ce qui dans un sens est une excellente nouvelle. Ca l’est d’autant plus que Penny Dreadful n’a de cesse de créer un sentiment de solitude, d’emprisonnement autour d’un personnage riche, qui va bien au delà de cet emprisonnement.
La mise en scène de l’épisode est tout aussi brillante, ne serait-ce que lorsque Vanessa se retrouve assise sur ce carrelage blanc et que la caméra la regarde de haut, comme si l’on regardait dans le fond d’un bouteille et qu’elle était emprisonnée. Car c’est déjà plus ou moins le cas. Rory Kinnear, qui finit par jouer trois rôles différents tout au long de cet épisode qui ne sont pas ses personnages réguliers est une autre occasion de plonger Penny Dreadful dans une certaine forme de folie qu’elle est l’une des rares séries à maîtriser. Il y a peu de choses à redire sur Penny Dreadful cette année encore, peut-être car justement la série arrive à être sincère et folle comme il se doit. Elle n’a pas froid aux yeux, encore moins peur de balancer les personnages au milieu de leur histoire et c’est là que Penny Dreadful est une belle réussite justement. En tout cas, j’ai hâte de voir la suite de la saison, pas seulement pour Vanessa (car l’épisode conclurait presque son histoire).
Note : 8/10 et 10/10. En bref, le show d’Eva Green continue de briller.