
Pour certains, à la révolte politique se mêle aussi le défi de l'autorité des parents. Mais quelles que soient les raisons, ils seront tous amenés à un moment ou à un autre à prendre des décisions drastiques et à le payer plus ou moins cher. Beaucoup des jeunes de la bande se construisent dans leur révolte contre l'image de leur parents. Au fur et à mesure des événements, on comprend les liens existant entre les différentes « factions » qui s'opposent sur le plateau politique tout autant que dans l'ombre. On comprend comment chacun tire ses marrons du feu et on saisit aussi que certaines alliances ne sont pas neutres. Michel navigue en eaux troubles. Cesare se cherche, Marco et Marcello, les deux frères, se rebellent chacun à sa manière, Alberto tente de canaliser tout ce petit groupe. Au-delà de la politique, on sent aussi le souffle libertaire de mai 68, de l'amour libre, de cette utopie folle qui fait croire que tout est possible, dès aujourd'hui ! Dans ce ballet incessant où la situation va en empirant, chacun mène sa barque, chacun découvre un aperçu de la toile. Mais nous, lecteurs, nous avons la vision globale de la situation et nous nous inquiétons pour eux qui ne l'ont pas et qui s'égarent sans le savoir. Ce gros pavé se révèle donc être une BD passionnante. Une chronique sur des décennies où nous voyons grandir, murir, vieillir, se perdre, et peut-être se retrouver ces humains, si proches et si loin de nous pourtant... Et au travers de ces décennies, on sent le style, la mode, le monde qui évoluent aussi. Cela, on le perçoit surtout dans le dessin de Alexis Robin.


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