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« Coup de tête » : quand le foot rendait déjà fou... il y a 37 ans !

Publié le 15 juin 2016 par Toulouseweb
« Coup de tête » : quand le foot rendait déjà fou... il y a 37 ans !


Ce n'est bien entendu pas un hasard si le deuxième film de Jean Jacques Annaud, tourné en 1979 après " La victoire en chantant " ressort aujourd'hui dans les salles de cinéma. Euro oblige ! Mais le contexte était complètement différent à cette époque. Dans les années 70/80, le cinéma français était friand de films de dénonciation sociale ou politique, ce furent les années d'or de Costa Gavras (" Z ", " L'aveu "...) ou d'Yves Boisset (" Un condé ", " Le juge Fayard dit le shériff "), des réalisateurs qui, avec un style simple et direct, savaient toucher le public le plus large, sans faire de concessions sur le fond. Et Jean Jacques Annaud, jeune réalisateur prometteur (auteur ensuite de " La guerre du feu ") s'engouffra dans cette direction, avec l'aide de la Gaumont qui sut lui faire confiance... le scénario étant l'œuvre d'un solide habitué du métier, Francis Veber.

A l'époque, les clubs de football étaient souvent dirigés par des industriels ou des hommes d'affaires qui faisaient la loi dans les villes où étaient établies leurs activités. Les joueurs de foot ne venaient pas des banlieues, mais des usines ou travaillait un prolétariat qui aimait applaudir le dimanche des joueurs issus de ses rangs. Bref, avec le plus parfait cynisme, le patronat traditionnel (notamment dans l'Ouest, le Nord et L'Est de la France) " se payait une danseuse " ... et achetait la paix sociale à bon compte !

Pour raconter cette histoire d'un joueur brillant, mais cabochard, à qui l'on veut faire porter le chapeau d'une sombre histoire de viol, Annaud eut le coup de génie de faire appel à un acteur, Patrick Dewaere, qui, quelques années avant, avait scandalisé la France entière avec un film encore aujourd'hui très gonflé : " Les valseuses ", dans lequel il partageait la vedette avec un certain Gérard Depardieu... Patrick Dewaere eut une carrière assez courte, ses pulsions destructrices le conduisirent malheureusement au suicide, en 1982, après le brillantissime " Série Noire ", d'Alain Corneau. Mais, face à un Jean Bouise incarnant un patron fieilleux à souhait, Dewaere incarnait dans ce film la liberté, la truculence d'un homme libre, à qui le football permettait de faire un pied de nez aux puissants. Mais, me direz-vous, aujourd'hui, c'est complètement différent ! Oui, bien sûr... Les clubs sont achetés par des fonds de pension ou des émirs du Moyen Orient, les joueurs sont environnés d'un essaim d'agents, de " conseils en communication ", et récitent leur leçon devant des panneaux publicitaires face aux caméras de TV. Le fric est partout, les clubs vendent et achètent entre eux les joueurs comme des esclaves au 18e siècle. Bon, il reste un peu de sport, quand même... C'est quoi le prochain match de l'Euro? L'Albanie ? Bon... faisable.

" Allez les petits ! " comme disait un certain Roger Couderc, quand il n'y avait qu'une seule chaîne de TV. Mais, c'est vrai, il parlait de rugby... Un autre monde !

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