De nombreuses ONG de défense de l’environnement contestent la manière dont sont définies ces substances chimiques présentes dans de nombreux produits de la vie courante…
La Commission européenne a enfin dévoilé ses critères de définition des « perturbateurs endocriniens ». - ©LEON NEAL
20 Minutes avec AFP
Publié le 15.06.2016
C’est un sujet très sensible qui fait débat depuis plusieurs années. La Commission européenne a enfin dévoilé ce mercredi, après deux ans de retard, ses critères de définition des « perturbateurs endocriniens », ces substances chimiques présentes dans de nombreux produits de la vie courante. L’objectif étant d’encadrer ces substances dans le cadre de leur utilisation dans des pesticides et dans des biocides, c’est-à-dire herbicides, fongicides…Seulement voilà, cette publication tardive est très loin de satisfaire les défenseurs de l’environnement.
La référence au seul effet sur les êtres humains
Le commissaire européen à la Santé Vytanis Andriukaitis a proposé qu’un perturbateur endocrinien soit défini comme une substance qui a des effets indésirables sur la santé humaine et qui agit sur le système hormonal, et dont le lien entre les deux est prouvé. Et pas chez les animaux. Et c’est donc cette seule référence au seul effet sur les êtres humains qui a déclenché un tollé.« C’est désastreux », a immédiatement réagi Lisette Van Vliet, de l’Alliance Santé et Environnement HEAL, un collectif de 70 ONG. « Normalement on regarde non seulement toutes les preuves trouvées sur les humains mais aussi ce qui se passe chez les animaux, soit sur un rongeur dans un laboratoire soit dans la nature », a-t-elle rappelé.
Cette définition fait des humains « des cobayes »
« Toute possibilité de faire ce qu’on fait depuis des décennies dans la gestion des produits chimiques toxiques est effacée », s’est-elle alarmée. Pour elle comme pourl’eurodéputée Verts-ALE Michèle Rivasi, cette définition fait des humains « des cobayes ».Les substances nocives identifiées sur la base de ces critères seront interdites, sauf en cas d'« exposition négligeable » dans le cas des pesticides. Une précision qui a également fait tiquer les ONG.La proposition présentée mercredi par la Commission européenne doit encore être validée par les Etats membres. Elle sera soumise en bout de course au Parlement européen.
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