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Critique Ciné : American Hero (2016)

Publié le 17 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

American Hero // De Nick Love. Avec Stephen Dorff, Eddie Griffin et Luis da Silva Jr.


Nick Love à qui l’on doit notamment Outlaw (2007) ou encore The Sweeney (2012) se retrouve ici avec un film qui sur le papier semblait vraiment intéressant et qui à l’écran l’est un peu moins. Cela n’en fait pas un mauvais film, juste un film un peu moins fort qu’il n’était prévu initialement. Stephen Dorff, souvent abonné aux rôles de seconde zone, notamment XIII, noue ici une relation intéressante avec son personnage qu’il incarne avec une vraie ferveur, loin de certains films du genre mal embouteillés. Je pensais voir un film brillant, mais il ne va pas suffisamment jusqu’au bout. L’idée qui se cache derrière American Hero reste une histoire de rédemption pas comme les autres mais les moments de quête scientifique afin de trouver des explications aux pouvoirs de notre héros ne sont pas les meilleurs moments du récit. C’est même ce qui casse un peu la réflexion sous jacente qu’il y a en parallèle. Heureusement pour nous, Stephen Dorff incarne ce héros avec une vraie bouffée d’air frais, le rendant accessible et attachant. On est loin des Avengers ou encore des héros d’autres films de super-héros qui n’en font jamais des gens comme les autres. Ici, c’est Monsieur Toutlemonde.

Melvin est super-héros malgré lui. La trentaine bien entamée, il habite encore chez sa mère et ne vit que pour la fête, les femmes et la drogue. Jusqu’au jour où il réalise que la seule façon pour lui de revoir son fils, que la justice lui interdit d’approcher, c’est d’accepter son destin, et d'exploiter ses super pouvoirs pour lutter contre le crime. Mais dans un monde dans lequel personne ne comprend ni sa situation, ni d'où il tient ses incroyables pouvoirs, ces derniers pourraient bien causer sa perte...

American Hero est donc la réponse aux blockbuster, un anti-blockbuster qui se veut ainsi. Mais la narration ne va pas suffisamment bien avec la volonté qu’il y a derrière. Du coup, American Hero est un film un peu trop classique par moment qui évolue de façon un peu trop mécanique à mon goût. Ce qui est paradoxal là dedans c’est que j’ai passé 1h26 agréable, mais j’en attendais sûrement un peu plus que ça. American Hero tient donc sa semi-réussite de la forme, agréable et intelligente, plus rugueuse que celle des films de superhéros actuels. On est presque proche du dodu-fiction par moment, notamment dès que le film prend la perche et raconte face caméra ce qui se passe. American Hero veut aussi mettre en scène quelque chose de différent, la Louisiane sous un angle différent, et en l’occurence ici de son héros, brandé américain tout de même. Parmi les moments de grâce, je pourrais citer les monologues, qui apportent une certaine réflexion à l’ensemble sans en faire des tonnes. On sent la volonté de sortir du lot, mais Nick Love n’en fait pas suffisamment. Surtout dans son scénario qu’il agrémente ici et là de scènes parfois expérimentales mais de scènes aussi beaucoup trop médiocres pour avoir la portée métaphorique que le film semble vouloir.

Stephen Dorff est fort heureusement là pour porter cet ensemble a bout de bras. Il s’offre une vraie personnalité attachante là dedans et je pense que c’est ce qui rend American Hero aussi agréable au final. Les personnages secondaires ne sont pas tous très bien développés, sauf peut-être celui de Lucille incarné par un Eddie Griffin qui joue le rôle de feel-good et de guide pour notre Melvin Hesper préféré. American Hero n’entrera donc pas vraiment dans les meilleurs films de l’année mais il reste une belle tentative de sortir un peu des sentiers battus par le blockbuster de super-héros que l’on a pour habitude de manger ces dernières années. Le traitement aurait parfois mérité d’être plus psychologique et oublier certains passages plus scientifiques pour se concentrer sur le quartier de Melvin aurait été une bien meilleure solution.

Note : 6.5/10. En bref, un film qui parfois surprend, qui casse les codes en devenant l’antithèse du blockbuster de super-héros actuel mais qui ne va pas suffisamment au fond des choses et se perd par moment dans ce qui ressemble à un docu-fiction par moment.


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