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Critique Ciné : Free Love (2016)

Publié le 17 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Free Love // De Peter Sollett. Avec Julianne Moore, Ellen Page et Steve Carrell.


Ellen Page est devenue depuis son coming out sur la scène d’une convention du HRCF un symbole de l’évolution de la société envers la communauté LGBTI. Sa docu-série Gaycation qu’elle a réalisé avec son meilleur ami était d’ailleurs une belle aventure (et j’espère qu’il y aura d’autres « gaycation ») mais pour l’heure, je viens vous parler d’un film que j’ai raté lors de sa sortie (trop de films sortis en même temps, pas assez de temps à l’affiche, vous connaissez le topo) inspiré d’une histoire vraie. L’histoire de Laurel Hester et Stacie Andree sort la même année que tout un tas d’autres films comme Carol (sur l’amour homosexuel dans les années 50) ou encore Danish Girl (sur la transformation d’un homme en femme). C’est donc une année plus que jamais riche en romances brisées tentant de changer un peu les moeurs au sujet de la communauté LGBTI. C’est Ron Nyswaner (Philadelphia) qui a écrit cette histoire, ce qui est presque ironique lui qui a marqué les années 90 avec Philadelphia. Derrière le scénario qu’il écrit se cache un film intelligent, truffé d’idées et de moments de douceur sortant réellement du lot.

Années 2000. Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.

C’est Peter Follett (Une nuit à New York) qui a mis tout cela en scène et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne s’en est pas trop mal sorti. J’avais beaucoup aimé son second long sorti en 2008. Une nuit à New York était une rom-com comme on n’en voit presque plus de nos jours (sauf peut-être dans les séries). Bien entendu, le ton est ici bien différent mais il reste inspiré par le sujet qu’il met en scène. Au travers de l’image on ressent la difficulté du sujet. C’est rugueux, brut, mais dans le bon sens du terme. On retrouve aussi le début des années 2000 dans une restitution inspirée et là aussi pleine d’idées. Mais je dois avouer qu’il est impossible de ne pas repenser à Philadelphia quand on voit Free Love. Le film est tout aussi fort et émotionnellement riche (même s’il n’a pas eu au cinéma et dans la société le même impact, peut-être car justement Free Love n’est pas un film dont la société a besoin, la société ayant déjà beaucoup évolué). Julianne Moore (Maps to the Stars) semble habituée aux rôles de femme malade. Après la maladie d’Alzheimer dans le très touchant Still Alice, c’est au tour du cancer de la frapper de plein fouet. Si Still Alice avait un défaut de mise en scène, bien trop froid à mon goût, je trouve la mise en scène de Free Love inspirée.

Il faut bien avouer que le sujet est inspirant. Plus qu’un film sur l’amour de deux femmes ou le combat d’une femme (et de celle qui l’aime) contre le cancer, c’est aussi un combat pour des droits et une égalité. Il n’est donc pas étrange de voir Ellen Page dans ce film. Cette actrice me fascine depuis que je l’ai découverte dans Hard Candy (qui reste encore gravé en moi comme l’un des thrillers psychologiques les plus efficaces de ces vingt dernières années). Elle s’avère être la parfaite actrice face à Julianne Moore. Les deux forment un couple touchant auquel on a envie de croire et avec lequel on a envie de vivre l’aventure jusqu’au bout. Bien que Peter Sollett ne cherche pas l’effet de style, son film est joliment mis en scène, donnant énormément de lumière à certains moments d’émotions pures.

Note : 7.5/10. En bref, une belle leçon d’amour et de combats.

Date de sortie : 10 février 2016


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